Kirsten avait une chance que peu de personne avait. Elle avait beau travailler beaucoup, sept jours sur sept en général, nuit et jour lorsqu’il le fallait. Elle gérait d’une main de maitre la colossale société d’assurance créer par son père, la filiale américaine se portait extrêmement bien malgré les difficultés actuelles du pays. La société brassait des centaines de milliers d’euros mais ça n’était pas cela qui effrayait Kirsten. Et puis, concernant sa marque de vêtement de sport, elle ne s’arrêtait jamais réellement de travailler, son cerveau était constamment en ébullition et chaque minute qui s’écoulait était l’occasion d’une nouvelle idée, de trouver un nouveau concept. Sa plus grande chance résidait dans le fait qu’elle gérait son emploi du temps absolument comme elle l’entendait, la seule chose qu’elle se devait de respecter c’était les heures de ses rendez vous et autres réunions diverses que ce soit pour la société, pour sa marque ou pour d’autres projets. Aujourd’hui, elle avait rendez vous dans le plus grand centre commercial de Seattle pour préparer avec un magasin de vêtement de sport la sortie en avant première de la nouvelle ligne de sa marque. C’était en début d’après midi mais elle avait décidé d’aller faire une petite séance de shopping dans la matinée avant de revenir aux choses sérieuses. Elle n’habitait pas si loin du centre ville mais, il faisait froid ce matin et elle ne savait pas à quelle heure elle quitterait le centre commercial alors elle avait préféré prendre son véhicule pour s’y rendre. La dernière berline de chez Mercedes, flambant neuve. Elle était assez effarée de constater le nombre de personne encore présente dans la rue. Les gens ne travaillaient donc pas ? Elle n’était pas spécialement pressée mais Kirsten n’était pas du genre patiente et elle n’était pas non plus de jour à respecter à la lettre le code de la route. Elle ne grillait pas les feux rouges mais si elle pouvait prendre la priorité à un piéton, elle le faisait sans hésiter. En général les dits piétons ne se risquaient pas à se jeter sous ses roues en la voyant approcher sans ralentir des passages. Ils pestaient, hurlaient à la tentative de meurtre parfois mais elle n’en avait que faire. Après tout elle n’avait jamais provoqué d’accident alors elle considérait qu’elle n’avait finalement pas grand chose à se reprocher. Evidement, ce matin un piéton à l’esprit aventurier manqua de se jeter sous ses roues. Certes il était sur le passage protégé, certes le bonhomme était vert pour les piétons mais quand même qui avait l’idée de se risquer à traverser en voyant arriver un véhicule qui ne semblait pas avoir l’intention de ralentir l’allure ? L’homme vociféra quelques mots que Kirsten n’entendit que par bribes et elle le klaxonna en lui faisant signe de continuer à traverser au lieu de rester planter là. Non mais pour qui il se prenait ce lui là ? C’était un homme, jeune au gabarit qu’elle aurait, en temps normal, trouvé plutôt attrayant, il devait être un peu tête brulé pour réagir comme cela ou alors, sa petite amie était dans les parages et il tentait de lui prouver son courage et sa virilité. Cette pensée fit sourire Kirsten qui poursuivit sa route en direction du centre commercial. Depuis le sous sol ou se trouvait le parking, Kirsten avait opté pour l’ascenseur pour se rendre à l’étage où se trouvait les boutiques dans lesquelles elle comptait se rendre ce matin. Elle soupira pendant que les gens s’agglutinait dans l’ascenseur, tout ça pour descendre au Rez de chaussé du centre commercial. Là, elle se retrouva seule. Venant de l’extérieur quelqu’un sembla interpeler une autre personne pour retenir l’ascenseur et, une aimable personne, à l’extérieur sembla s’exécuter puisque le dit ascenseur ne refermait pas ses portes jusqu’à ce qu’un jeune homme fasse irruption en vitesse. Kirsten soupira, lui jeta un regard rapide qui lui suffit à la reconnaître. C’était le jeune homme qu’elle avait failli aplatir sur le passage piéton devant le centre commercial. Du coin de l’oeil elle l’observa quelques secondes, il était plutôt agréable à regarder et son petit air rebelle qu’il portait toujours sur son visage, accentué par les tatouages que ses manches laissaient malgré tout apparaitre sur ses bras, lui donnait un certain charme. En s’adossant à l’autre bout de la cabine métallique, il semblait décidé à l’ignorer alors elle en ferait de même. Ils n’avaient visiblement rien à se dire tous les deux. Et puis en règle général on ne discute pas avec chaque personne qui partage un voyage de quelques secondes en ascenseur avec vous. L’ascenseur reprend sa montée jusqu’à ce qu’un bruit étrange raisonne dans la cabine tandis que celle ci se stoppe, visiblement entre deux étages. Tandis qu’elle avait laissé échappé d’entre ses lèvres un juron dans sa langue natale.« Super ! » L’homme en face d’elle avait marmonné, visiblement tout aussi ravi qu’elle de se retrouver coincé ici pour un temps indéterminé. Après un bref instant passé dans le noir, la lumière de second, jaunâtre et sautillante pris le relai pour venir éclairer l’endroit d’une drôle de lueur. Kirsten avait appuyé sans trop attendre sur l’alarme pour signaler la situation et demander de l’aide. Elle compris à travers les mots de l’opérateur de l’autre côté de l’interphone que cet incident pourrait durer un certain temps ce à quoi elle se permis de répondre en ironisant la situation, qu’elle espérait être sortie en début d’après midi parce qu’elle avait un rendez vous important. « La vie nous joue de drôles de tours parfois ; pas vrai ?  Lorsqu’il avait parlé, forcément à elle puisqu’il n’était que deux ici, à moins qu’il ne parle seul, elle avait tourné les yeux vers lui. Oui la vie et le destin avait parfois de drôle de jeu. L’alignement des astres était parfois inexplicables et aboutissait et des situation très ironique comme celle ci. Comme le jeune homme ne semblait plus tellement agressif dans ses propos, bien qu’il semble bien loin d’être cordial, la blonde répondit sur le même registre. « Ah ça… Finalement j’aurai peut être bien fait de ne pas te rater avec ma voiture tout à l’heure, ça nous aurait évité de nous retrouver là. ». D’ailleurs il était seul, donc sa crise de colère passée n’avait rien à voir apparement avec la présence d’une jeune femme, ou d’un jeune homme pourquoi pas, qu’il aurait voulu impressionner. Un sourire en coin, l’islandaise ne quittait pas du regard l’inconnu tatoué pour être certaine de ne pas rater la moindre de ses réactions. Kirsten était joueuse et elle ne pouvait pas s’empêcher d’être souvent dans la provocation comme elle l’était là. Après tout si elle pouvait pimenter un peu ce moment qui promettait d’être ennuyant, elle n’allait pas s’en priver.

En observant le jeune homme face à elle Kirsten se posait mille questions mais surtout elle se demandait quelle était la probabilité à Seattle qui n’était tout de même pas un petit village de campagne, qu’elle se retrouve dans un ascenseur avec une personne qu’elle venait de manquer de renverser sur un passage piéton quelques minutes plus tôt et qu’en plus cet ascenseur se bloque l’obligeant ainsi à passer plus de temps qu’elle n’aurait dû avec celui qui avait failli être sa victime ? Très faible probablement. En effet la vie jouait souvent de drôles de tour, l’alignement des planètes provoquaient parfois des coïncidences très inattendues, agréables ou non. Kirsten avait beau avoir du caractère, elle savait relativiser ce genre de situation et elle n’avait nullement peur de ce que cet homme qui avait de quoi lui en vouloir pouvait lui faire, bloqué dans cet ascenseur avec elle. D’ailleurs on ne pouvait pas dire qu’elle culpabilisait ou regrettait vraiment la façon dont elle s’était comportée, pas du tout. Il n’y avait pas eu mort d’homme alors à quoi bon revenir sur cet épisode. L’homme, lui, semblait ne pas avoir la même vision des choses qu’elle à en juger par le regard noir qu’il lui avait lancé en entrant dans la boite en métal et en la reconnaissant surement. Lui est d’ailleurs visiblement bien plus énervé que Kirsten face à ce contretemps qui pourrait devenir fâcheux s’il venait à durer trop longtemps. Le voilà qui se met à tambouriner comme une brute sur les parois en métal. Ah la délicatesse masculine. Tant qu’à avoir des gros bras autant essayer de s’en servir après tout même si dans une situation comme celle ci il n’était vraiment pas certain que le blond puisse arriver à ses fins. Elle se contenta d’hausser un sourcil en observant silencieusement son petit manège. Enfin, face à sa remarque concernant le sens de l’humour de la vie, elle ne pu s’empêcher de répondre, venant le taquiner légèrement sur l’incident qui avait éclaté entre eux un peu plus tôt. Au regard qu’il tourna vers elle, Kirsten compris très vite qu’il ne savait si elle plaisantait gentiment ou si elle faisait preuve de méchanceté et cela la fit sourire d’avantage. S’il y avait bien une chose qu’elle aimait et qui l’amusait beaucoup c’était semer le trouble chez ses interlocuteurs, surtout avec les inconnus comme lui qu’elle ne recroiser ait peut être jamais une fois sorti de cette prison de métal. Alors que le jeune homme se laisse tomber sur le sol, Kirsten à nouveau silencieuse, se contenta de le détailler du regard, son sourire amusé accroché au coin des lèvres à la limite de la provocation, attendant une réaction de la part du blond. Etre coincé dans cet ascenseur paraîtrait moins long si elle trouvait un moyen de s’amuser parce que Kirsten était loin d’être la patience incarnée et si elle pouvait s’occuper un peu le temps que quelqu’un vienne la délivrer alors elle n’hésiterais pas et, une chance (ou au contraire pour le pauvre jeune homme coincé ici avec elle) elle était très joueuse et très inventive quand il le fallait. Finalement alors que le blond reprenait la parole, décidant apparement de finalement rentrer dans son jeu, Kirsten se laissa glisser doucement contre la paroi de l’ascenseur pour se retrouver elle aussi assise comme son interlocuteur. « ça aurait été dommage quand même. J'suis pas certain que la couleur orange t'aille au teint.  » La blonde avait légèrement rit à la remarque du jeune homme. Finalement, elle n’allait peut être pas s’ennuyer avec lui et s’il voulait jouer avec elle, il ne serait certainement pas déçu. Elle reprit rapidement la parole pour répliquer à ce qu’il venait de dire tandis qu’elle avait fixé son regard sur lui détaillant les traits de son visage, analysant la moindre de ses expressions. Elle fut légèrement surprise lorsqu’elle sentit la main de l’homme venir effleurer la sienne mais ça n’était pas une surprise désagréable. Elle aimait les hommes qui n’avait pas froid aux yeux, c’était toujours plus drôle surtout lorsqu’il s’agissait de les faire tourner en bourrique. Il ne savait pas dans quoi il embarquait s’il voulait vraiment aller dans cette voix avec elle. «Alors là détrompes toi, le orange me va très bien… Je dirais même que tout me va quitte à avoir l’air prétentieuse. ». Elle avait sourit légèrement, amusée et presque prédatrice en posant ses yeux dans le regard du jeune homme. Il était charmant et avait un physique plutôt avantageux, Kirsten devait le reconnaitre, en plus de cela il semblait avoir du caractère. Typiquement le genre d’homme qui devait avoir l’habitude de se tirer de tout ses mauvais pas en abusant de ses charmes sur la gente féminine faible et fragile qui devait succomber dans la majorité des cas. Cette pensée fit sourire la blonde qui était loin d’être une proie facile. « Alors pourquoi t'as tenté de m'écraser ? un rendez-vous galant ou un rendez-vous d'affaire ? » En réalité, ce n’était pas volontairement qu’elle avait tenté de l’écraser et d’ailleurs, du point de vue de Kirsten c’était lui qui n’avait pas suffisamment fait attention avant de s’engager sur le passage, quand bien même il était sur un passage piéton d’ailleurs. Toujours aussi joueuse et taquine, elle ne pu s’empêcher de le lui faire remarquer. « Je ne voulais pas t’écraser, c’est toi qui a voulu te jeter sous mes roues. Il faut faire attention avant de traverser, même sur les passages piétons, tu le saura pour la prochaine fois. ». Elle était bien consciente qu’au regard du code de la route c’était elle qui était en tord mais il était bien entendu hors de question de l’avouer à voix haute ou de demande de quelconques excuses à cet homme. La curiosité dont il faisait preuve trancha un peu avec le début de la conversation mais quitte à être coincé là pendant de longues minutes encore, autant entretenir la conversation et voir ce que cela pouvait donner après un départ aussi mouvementé. « Affaire, les rendez vous galants c’est pas trop mon truc si tu veux tout savoir. Mais avant ça je comptais me faire une petite cession de shopping et le shopping ça n’attend pas. Et toi, pourquoi avoir risqué ta vie en traversant devant moi comme ça ? Tu es attendu ? »

Se retrouver coincée dans un ascenseur était typiquement quelque chose qui n’était pas prévu au programme de la journée. Et les journées minutées de Kirsten, où tout était calculé à la seconde afin d’y faire tenir le plus de choses à faire ne laissaient pas vraiment de place à ce genre de contretemps. Malheureusement, elle ne pouvait rien y faire, si elle avait su elle aurait pris les escaliers s’était une certitude mais voilà, elle avait pris l’ascenseur et c’était désormais trop tard pour faire marche arrière, la cage en métal était bloquée entre deux étages et elle allait devoir prendre son mal en patience quand bien même la patience était loin, très loin d’être sa première qualité. Ceci dit, elle n’était pas seule ici et elle ne pouvait pas se laisser aller à l’énervement et à la colère du moins pas pour le moment. Sentant la rage bouillir en elle et commencer à gagner du terrain, elle inspira profondément à plusieurs reprise dans le but de se calmer ce qui fonctionna assez rapidement. Ce n’est qu’alors qu’elle reconnu, sans aucune équivoque possible, l’homme prisonnier à ces côtés qui n’était autre que celui qui avait failli passer sous les roues de sa voiture quelques minutes plus tôt. Quelle coïncidence surprenante. L’islandaise aimait voir des signes dans chaque chose de la vie, dans chaque évènement mais pour le coup, elle ne voyait pas tellement où la vie voulait en venir en mettant à nouveau le blond sur sa route dans des circonstances pour le moins inattendues. Pendant quelques secondes ils échangèrent des regards en restant silencieux, à en juger par la mine qu’il affichait, l’homme l’avait lui aussi belle et bien reconnue et il n’était pas content d’avoir failli finir aplatie sur l’asphalte du boulevard. Puis son regard avait changé, une lueur un peu moins hostile semblait y briller soudain après qu’elle ai sentit le jeune homme la parcourir silencieusement des yeux. Et voilà qu’il arborait maintenant un léger sourire dont elle ne connaissait pas ou pas encore l’origine. Elle aurait pu payer très cher pour savoir ce qu’il avait dans la tête à cet instant. A moins que ça ne soit pas nécessaire et que le simple fait de parler un peu avec lui lui permettrait de le savoir et de se faire une idée un peu plus précise de qui il pouvait être au delà de son physique de gaillard costaud et un brin arrogant. Le silence se poursuivit quelques instants alors que le blond se laisse glisser sur le sol, soudain il n’avait pas l’air bien et inconsciemment Kirsten avait levé les yeux au ciel, il n’allait quand même pas faire une crise de panique là, devant elle ? Après avoir manqué de l’écraser elle espérait ne pas avoir à le sauver de l’assaut de l’angoisse qui semblait s’emparer soudainement de lui. Elle aurait pu prier tout ce qui pouvait bien se prier pour éviter de se retrouver dans cette situation. Finalement, il avait finit par relevé la tête et retrouver un semblant de sourire. Décidément, son attitude passait d’un extrême à l’autre en une fraction de seconde depuis que l’ascenseur s’était stoppé net dans sa course entre les étages. Etait elle tombé sur un fou ? Elle ne tarderait sans doute pas à la savoir.  « Je dois bien avouer que t'es plutôt pas mal. Ton mec doit être ravis de t'avoir rien que pour lui !  ». Cet échange avait fait naitre un sourire joueur, presque prédateur sur les lèvres de la blonde. Ce jeune homme ne semblait pas avoir froid aux yeux, elle était certaine qu’il n’avait aucun mal à s’attirer les faveurs de la gente féminine, elle aurait pu en mettre sa main à couper sans problème. Il avait l’air de prendre soin de lui, il avait des trucs harmonieux et ses vêtements laissaient deviner un corps entretenu. De quoi rendre folle les demoiselles en mal d’amour. Cette idée fit sourire un peu plus la blonde qui ne se rangeait pas du tout dans cette catégorie. Elle, elle aimait jouer et, habituellement c’était elle qui faisait tourner en bourrique ces messieurs plus que l’inverse. Le blond était direct et c’était quelque chose qui plaisait à Kirsten, d’autant qu’il n’était jamais désagréable de s’entendre dire des compliments, même par un inconnu. Rapidement, elle avait répondu à l’allusion qu’il avait faite. Elle ? En couple ? Il ne la connaissait pas et il ne pouvait pas lui en vouloir de se méprendre sur sa situation.« Mon mec ? Tu crois vraiment qu’un homme sur cette terre pourrait être assez bien pour moi ? ». Kirsten avait répondu sur un ton amusé avant de laisser échapper un léger rire. Elle se moquait pas mal de passer pour une prétentieuse avec une telle réplique. Elle savait ce qu’elle allait et ne doutait en aucun cas de ses qualités, tant pis si le jeune homme n’appréciait pas, elle n’avait pas à s’excuser d’être qui elle était. Depuis longtemps la blonde refusait d’être en couple. En réalité, elle n’avait jamais chercher une relation stable et durable. Certes, elle était sortie pendant plusieurs mois, lorsqu’elle était à Los Angeles avec un joueur de basket, leur soit disant idylle avait fait le bonheur des tabloïds mais pour autant, elle n’avait jamais eu l’intention réel de se poser, elle n’avait jamais considéré son basketteur de petit ami comme l’homme de sa vie ou un potentiel mari quand bien même celui ci était un excellent partie au moins au point de vue financier. Elle n’était pas pour autant une bonne soeur dans un couvent, au contraire même. Elle appréciait profiter des plaisirs que la vie avait à offrir. C’était une attitude souvent tolérée chez les hommes mais mal vue chez les femmes. Elle savait la réputation que certains voulaient bien lui coller mais elle n’en avait que faire, elle vivait sa vie qu’importe ce que les gens pouvaient en dire. « Pardon ! Tu te moques de moi là, non ?! ». Elle avait haussé un sourcil affichant un air faussement étonné pendant quelques secondes avant de répondre, un brin provocatrice. « Me moquer de toi ? Pourquoi est ce que je ferais ça ? ». Un sourire en coin trahissant le fond de sa pensée s’était affiché sur ses lèvres tandis qu’elle ne quittait pas le jeune homme des yeux. Elle était clairement en train de tester les limites et elle trouvait qu’il avait quelque chose de charmant lorsqu’il commençait à s’énerver un peu ce qui tombait bien étant donné qu’elle était assez spécialiste pour faire sortir ses interlocuteurs de leurs gonds. « Je pense qu'il va te falloir prendre rendez-vous chez l'ophtalmo ou bien revoir ton code de la route. J'avais le signal pour traverser ». Elle savait pertinemment qu’il avait raison, qu’elle aurait dû céder la priorité aux piétons prêt à s’élancer sur le passage protégé mais c’était tellement drôle de le voir tomber dans le panneau et s’énerver encore avec ça qu’elle ne pouvait pas résister à en rajouter encore un peu. Elle haussa finalement les épaules d’un air indifférent. « J’étais pressée c’est tout… Je te l’ai dit le shopping n’attend pas… ». Non ce n’était en aucun cas une excuse pour se comporter comme un chauffard mais elle ne comptait pas s’excuser d’autant plus qu’au final il n’y avait eu aucun blessé, l’accident avait été évité par la réactivité de la jeune femme et le bon état des freins de son bolide qui lui avaient permis de stopper sa course avant le drame. « T'as raison, je vais me méfier des blondes au volant d'une super berline de chez Mercedes. D'ailleurs, super bagnole ! Elle doit coûter chère ! » Kirsten avait sourit plus largement avant de rire légèrement au trait d’humour de l’homme toujours un peu bougon. Quant à sa voiture, il semblait connaisseur. Elle avait couté cher c’était un fait mais Kirsten en était totalement satisfaite, impossible de passer inaperçue au volant de cette beauté qui alliait élégance et nervosité, tout ce dont la blonde rêvait pour une voiture. « Ca, elle est super je ne te le fait pas dire, un vrai plaisir à conduire… Et oui elle coute très cher même, c’est la version la plus haute gamme que le garage proposait… Tu es connaisseur on dirait ? ». La blonde avait parlé sur un ton suave qui pouvait prêter à confusion quant à ses intentions sur le moment mais c’était trop tentant, parler de mécanique était toujours une bonne occasion pour faire des sous entendus sans en avoir l’air. Elle continuait ainsi à tester le blond et ses réactions, si elle devait rester coincée là encore un moment autant pimenter un peu la conversation. D’autant que si rapprochement il devait y avoir, quelle qu’en soit la nature, elle ne pouvait pas dire que le physique du blond lui déplaisait. « Tu dois bien gagner ta vie pour conduire une voiture pareil. À moins que ça ne soit un cadeau de ton mec ou de papa, si t'as pas de mec ! » Elle sentait bien que le jeune homme la testait lui aussi, c’était un juste retour des choses après tout, elle ne pouvait pas être la seule à jouer. Il ne la connaissait pas encore mais il allait certainement comprendre très vite qu’elle n’avait besoin d’aucun homme pour vivre et surtout pas pour être à l’aise financièrement. Certes, son père avait malgré tout un rôle dans la fortune à la tête de laquelle elle était mais, même sans lui et l’entreprise dont il lui avait laissé la direction pour tout ce qui concernait la filiale américaine, elle s’en serait bien sortit quand même, elle avait tout de même eu plusieurs carrières autres que celle de gérante de la société familiale : athlète de haut niveau tout d’abord et les revenus générés par les partenariats et sponsoring n’étaient pas négligeable, mais elle avait également eu une courte carrière de mannequin lingerie qu’elle aurait peut être pu continuer et elle avait créé sa propre marque de vêtement de sport. Elle estimait donc qu’elle n’avait pas eu tant besoin de cela de son paternel pour être une véritable femme d’affaire. « C’est un cadeau de moi à moi… Je gagne bien ma vie tu as raison et j’aime bien me faire plaisir… ». Bien, très bien même, elle était loin d’être dans le besoin et elle avait de quoi voir venir quand bien même l’une de ses occupations s’effondrait brutalement. Elle était plutôt fière de pouvoir dire qu’elle ne dépendait de personne d’autre que d’elle et, dans la société actuelle s’était une liberté immense surtout pour une femme. « Une femme d'affaire donc, je suis certain que tu ne te laisse pas faire par tous ces mâles irrespectueux !» Il ne savait sans doute pas à quel point ce qu’il venait de dire était le reflet parfait de la réalité. Kirsten était une véritable femme d’affaire et elle ne se laissait pas faire, elle avait du caractère et de la poigne et il était pour elle, hors de question de s’incliner devant qui que ce soit. « Tout à fait, personne ne me marche sur les pieds sans le regretter par la suite… Tu commences à me cerner on dirait… ». Elle avait sourit avec amusement tout en se laissant glisser à son tour contre la paroi de l’ascenseur pour venir s’asseoir à côté du blond. « Ah ouais ? Tu crois que les garçons ont peur de toi ? Tu les intimide peut-être ? » Elle avait hoché la tête dans un signe positif avant de répondre. « Oui je crois que je leur fait peur… Il faut dire que les hommes supportent souvent assez mal quand une femme a le dessus sur eux… ». Là encore ce n’était qu’un constat de la réalité. Kirsten ne cherchait pas à se poser avec qui que ce soit et elle était souvent dégoutée par la gente masculine. Elle savait pertinemment que beaucoup d’hommes ne l’appréciaient pas parce qu’elle avait toujours son mot à dire, qu’elle n’avait pas besoin d’eux pour vivre et ça, beaucoup avait du mal à l’accepter. Elle savait aussi qu’elle représentait une proie de choix pour beaucoup et elle s’en amusait. « Et toi ? Je t’intimide aussi ?» Joueuse, elle s’était approchée tout prêt du jeune homme pour lui murmurer à l’oreille quelques mots d’une voix brûlante avant de se reculer pour lui adresser un regard taquin et essayer de déceler ce qu’il pensait sur l’instant. « Non, je ne suis attendu nul part, ni par personne. J'suis comme toi, j'suis un électron libre. Je n'ai besoin de personne ! J'avais simplement envie de faire du shopping, comme toi ! ». En répondant à sa question, le beau blond lui en avait appris plus sur lui qu’elle n’en avait demandée. Elle n’était pas étonnée qu’il se définisse comme un électron libre, il était beau et séduisant, il prenait soin de lui, de son apparence et il avait l’air plein de confiance en lui, Kirsten aurait pu le parier à l’instant où elle avait posé les yeux sur lui. Est ce que c’était une information intéressante ? Peut être bien, si cela pouvait lui permettre à elle de trouver une nouvelle source d’amusement. Il semblait être un homme intriguant et maintenant qu’elle était plus prêt de lui, l’islandaise pouvait ressentir un magnétisme assez grisant entre eux, une sensation qu’elle avait déjà ressentit au part avant avec certaines de ses conquêtes passées, celles avec qui elle avait eu les relations certes brèves mais les plus intenses. Cet homme la rejoindrait il le rend de ses conquêtes d’ici peu ? Ou allaient ils simplement se contenter de jouer gentiment tous les deux sans jamais s’autoriser plus ? Des deux hypothèses la blonde ne savait pas ce qu’elle préférait pour le moment. « Sacrée coïncidence alors… ». Elle était en tout cas assez curieuse de savoir s’il ressentait lui aussi cette attraction particulière qui semblait s’être installée entre eux.

Se retrouver coincé dans un ascenseur, dans une étroite cabine en métal suspendue quelques mètres au dessus du sol présentait un avantage mais encore fallait il être en compagnie d’une personne agréable, cela créait une proximité que parfois l’on aurait jamais oser imaginer. Celui qui partageait l’ascenseur avec elle, Kirsten ne le connaissait pas, simplement de vue puisqu’elle avait manqué de le renverser en grillant un feu rouge quelques minutes plus tôt aux abords du centre commercial. Son physique, loin d’être désagréable, rendait l’attente plus tolérable, au moins elle pouvait l’observer et s’imaginer des choses sur lui. Elle aurait mis sa main à couper que le jeune homme était un coureur de jupon, c’était peut être cliché mais il avait exactement le physique pour dans l’imaginaire de Kirsten. D’après ses expériences de vie, elle savait qu’il ne fallait pas se fier aux apparences ou en tout cas pas toujours car certaines fois elles ne trompaient pas et la blonde était persuadée que c’était le cas avec lui. L’homme ne semblait pas enchanter de se retrouver ainsi pris au piège et encore moins avec celle qui avait fallu l’envoyer sous terre plus vite que prévue mais cette attitude renfrognée faisait intérieurement sourire Kirsten lorsqu’elle croisa le regard de son compagnon d’infortune. Finalement, il semblait décider à engager la conversation, peu importe le ton de celle ci Kirsten répondrait, elle n’avait pas vraiment peur de lui, aussi musclé et imposant soit il à côté d’elle et cela ferait peut être passé le temps plus vite en attendant d’être libérée.  « Ah ça je ne sais pas. On s'connait pas suffisamment pour que je connaisse ce genre de détails ! ». Evidement suite à sa remarque concernant les hommes qui laissait clairement entendre qu’elle n’était pas une fille facile et encore moins le genre de nana à attendre après un homme pour vivre sa vie, heureuse et épanouie, le jeune homme semblait vouloir la taquiner et c’était de bonne guerre. Cependant, il ne semblait pas impressionner ou agacer par ce qu’elle venait de dire, au contraire même. C’était un bon point pour moi, il ne semblait pas déranger par les femmes de caractère, sachant ce qu’elles veulent. Si ça avait été le cas, tant pis pour lui mais puisque ça ne l’était pas alors autant en profiter pour s’amuser un peu et tester un peu les limites avec cet inconnu. « Puisque tu as l’air d’être curieux je vais te donner une information sur moi : je n’attend jamais après un homme, je n’en ai pas besoin pour être heureuse, dieu merci ! ». Elle avait sourit avec amusement. Ce jeune homme avait l’air savoir du répondant et c’était quelque chose que la blonde appréciait toujours, elle détestait perdre mais par dessus tout elle détestait avoir le dessus sur ses interlocuteurs sans que ceux ci n’aient lutté, ne serait ce qu’un peu face à elle. C’était toujours plus drôle. «  De toute façon, ce qui est fait est fait. On va dire que je t'en excuse ! ». Il avait beau être bavard et chercher à la tester un peu, le jeune homme ne semblait toujours pas avoir digérer qu’elle ai manqué de le tuer avant d’entrer dans le centre commercial. Kirsten s’en moquait pas mal, peut être parce que ce n’était pas elle qui avait failli mourir et que, de toute façon, rien de grave n’était arrivé, il n’y avait eu aucun accident corporel alors pourquoi épiloguer encore ? Quoi qu’il en soit l’air renfrogner du blond lui donnait un certain charme qui donnait envie à Kirsten de jouer un peu avec lui et surtout avec ses nerfs. C’était un jeu dont elle avait fait sa spécialité depuis longtemps. « Oh et bien m’en voilà très honorée, je ne sais pas ce que j’aurai fait si tu ne m’avais pas excusée… ». A nouveau elle le taquinait face à cet incident manqué qui mettait visiblement le blond en rogne. Kirsten pouvait être une vraie peste quand elle le voulait, elle en était bien consciente, elle savait à quel point elle pouvait être agaçante mais ce n’était pas pour autant qu’elle changeait, surtout lorsqu’elle avait envie de jouer un peu avec quelqu’un. Maintenant restait il à savoir si ce jeune homme serait à la hauteur de ses espérances en tant que partenaire de jeu… Ca n’était pas gagné en tout cas. Ce beau blond avait quelque chose d’étonnant. Il changeait de sujet avec rapidité et aisance, passant de quelque chose qui semblait le mettre hors de lui à des compliments en une fraction de seconde. C’était certainement difficile à suivre parfois mais ça plaisait à Kirsten qui aimait que l’on cherche à la déstabilisé et qui, elle aussi était capable de passer d’un extrême à l’autre en un rien de temps. Finalement peut être qu’ils s’étaient bien trouvé tout les deux. En tout cas pour passer le temps pendant qu’ils étaient bloqués ensemble dans cet ascenseur. « Je te retourne le compliment. J'ai encore jamais croiser de femmes qui semblait s'y connaître en bagnole.».  Kirsten n’était pas une spécialiste de la mécanique automobile, loin de là mais elle savait reconnaitre ce qui était beau et en l’occurence sa voiture rentrait parfaitement dans la catégorie des objets agréables à regarder et, elle ne pouvait pas nier que son bolide était également un vrai plaisir à piloter pour ne rien gâcher.  « Je ne sais pas si je suis très experte dans le domaine mais je sais reconnaître ce qui est beau… Ceci dit il y a plein de choses que tu ignores à mon sujet… ». Et encore heureux, ils venaient juste de se rencontrer. Kirsten n’était pas une fille facile à cerner et à apprivoiser, elle était pleine de surprise et elle en faisait une véritable fierté, elle qui détestait que les gens puissent lire trop facilement en elle, elle prenait plaisir à brouiller les pistes et à laisser ses interlocuteurs dans leurs interrogations la concernant. Cultiver le mystère c’était une chose très importante. « J’adore les voitures. Je rêverais de la posséder mais j'ai dû faire un choix. La voiture ou ouvrir mon salon de tatouage. Le choix a été rapidement fait ! » A travers cette phrase le blond se révélait et cela plaisait à Kirsten. Elle l’observa des pieds à la tête, sur ses mains elle pouvait deviner des tatouage comme dans son cou, elle ne pouvait pas en voir plus, il était trop habillé pour cela mais elle était presque certaine qu’il avait bien d’autres dessins sur la peau. L’idée de la découvrir, un jour, la faisait sourire. Il n’était pas désagréable à regarder et elle devait bien reconnaitre que passer un moment charnelle en compagnie d’un jeune homme avec un tel physique n’était que rarement une perte de temps pour elle. Quoi qu’il en soit, elle s’empressa de rebondir sur ce qu’il avait dit, manifestant sa curiosité, sachant pertinemment que l’homme serait certainement ravi de pouvoir lui parler un peu de lui. « Alors comme ça tu a un salon de tatouage… Tu dois être doué en dessin, avoir l’esprit artistique tout ça… Tu as beaucoup de tatouages ? ». Elle avait dit ses mots en pointant les marques qu’elle pouvait voir au niveau, notamment de ses poignets et qui laissait deviner subtilement l’encre noir qui recouvrait son corps, ou au moins ses bras mais elle ne serait pas surprise si elle apprenait qu’il en était couvert, c’était tout à faire ce qu’elle imaginait concernant une personne qui renvoyait une image de bad boy finement travaillée comme lui.  « Putain ! C'est un joli cadeau. Et je suis bien d'accord, il faut savoir se faire plaisir. C'est bon pour notre moral.». Kirsten hocha la tête, totalement d’accord avec ce qu’il venait de dire. Elle, elle ne se privait jamais de se faire plaisir. Elle aimait ‘acheter de nouveaux habits, des chaussures, de la lingerie fine. Autant de choses qui lui donnait toujours le sourire et l’aidait à maintenant son niveau de confiance en elle au plus haut. « Je n’aurais pas dit mieux moi même. Finalement on va peut être se trouver des points communs ! ». A nouveau assez ouvertement elle le taquinait et elle n’était pas au bout des surprises qu’elle pouvait lui réserver. Cette rencontre impromptue dans un ascenseur bloqué était finalement plus intéressante qu’elle n’y paraissait durant les premières secondes. « ça te surprend on dirait. J'ai toujours su lire dans l'âme des gens. Bon pas tous, mais toi, j'arrive à le voir que t'es pas le genre de nana à te laisser avoir par n'importe qui, surtout pas par un mec aussi canon que moi !» A en juger par la mine taquine qui l’affichait, le beau blond était lui aussi entré dans le jeu avec Kirsten et la jeune femme adorait ça. Elle était une grande prédatrice, une femme libre qui faisait ce qu’elle voulait de son corps et fréquentait qui bon lui semblait. Evidement, elle n’était pas insensible face à ce genre d’ambiance légèrement électrique qui se créait surtout lorsque le partenaire de jeu a un physique aussi avantageux que celui ci et un minois tout à fait charmant. « Oui, en gros c’est ça… un jour peut être que tu découvrira les autres aspects de ma personnalité qui sait…». Innocemment, elle avait accompagné son petit sourire faussement innocent d’un haussement d’épaule. En réalité, pour le moment peut lui importait d’en connaitre plus sur lui ou qu’il la découvre d’avantage, elle était seulement dans le jeu et démener le trouble dans la tête d’un homme faisait partie de ce petit jeu de séduction qui naissait entre eux maintenant. « Tu veux rire là ? Tu ne m'intimide pas du tout, tu m'intéresse même. Je suis certain que je peux arriver à te séduire. Mais tu ne vas pas me faciliter la tâche, j'ai raison ?! » Il était franc et elle aimait ça. Elle appréciait qu’il assume d’être intéressé par elle alors même qu’il venait de la rencontrer. Kirsten avait horreur des hommes qui n’assumait pas leur penchant, c’était tellement plus drôle de jouer ouvertement. « Tu crois vraiment que tu peux me séduire ? D’accord t’es pas mal je reconnais mais tu penses que c’est suffisant ? ». C’était clairement une invitation de la part de la blonde, un défi qu’elle lui lançait, une permission qu’elle lui donnait de relever ce défait qu’il semblait lui même s’être mis en tête. Plutôt que de tourner autour du pot pendant des mois, Kirsten appréciait de jouer franc jeu. Il lui plaisait physiquement elle ne s’en cachait pas tout comme lui assumait son attirance physique seulement la séduire ce n’était pas uniquement réussir à la mettre dans son lit une fois, non c’était sur la durée ce qui n’était pas beaucoup arrivé jusqu’à maintenant. Warren arriverait il à relever le défi ? La jeune femme était curieuse de la savoir en tout cas. Cette rencontre était bien plus intéresant qu’elle n’aurait pu le croire finalement. « Vais-je me ramasser une gifle si je te propose de t'offrir un café? Si vraiment tu veux montrer ton indépendance, tu peux toujours m'en offrir un ! ». Cette fois Kirsten avait laissé échappé un léger rire. Il ne manquait pas de culot et elle aimait ça c’était indéniable. Il l’avait bien cernée en tout cas, jamais elle ne se serait laissé inviter prendre un café, c’était bon pour les jeunes filles ça et ça n’était pas son cas à elle. Malicieuse elle répondit sans hésitation. « Bien vu, si l’on va boire un café ensemble c’est moi qui offre évidement… mais pour ça il faudrait déjà que l’on puisse sortir d’ici rapidement… ».

Kirsten n’aimait pas la routine, elle aimait se laisser surprendre chaque jour par les surprises que la vie lui réservait. Mais il fallait reconnaitre que certaines surprises étaient moins bonnes que d’autres et, le fait de se retrouver piéger dans un ascenseur alors qu’elle avait prévu de s’adonner à une séance de shopping avant un rendez vous professionnel somme toute classique. Quoi qu’il en soit, malgré l’impatience qui était l’un de ses principal défaut, Kirsten savait qu’elle n’avait pas le choix que d’attendre que quelqu’un vienne la libérer, elle et le jeune homme qui se retrouvait piéger avec elle. Etait ce une coïncidence qu’il s’agisse de celui là même qu’elle avait manqué d’écraser avec sa voiture en grillant un feu rouge tandis qu’il s’élançait sur le passage piétons ? Certainement pas. Pour Kirsten, tout dans la vie avait un sens et il n’y avait pas réellement de hasard, tout était simplement une question de choix et l’on récolte ce que l’on sème. Sa carrière toute entière que ce soit en tant qu’entrepreneuse ou en tant que sportive lui avait permis de prendre conscience de cela et elle y croyait dur comme fer. Cependant, pour le moment elle ne voyait pas le message à déchiffrer sous cette rencontre inattendue. Passé la colère qu’il semblait avoir besoin d’évacuer le jeune homme semblait vouloir jouer. Il était bien tombé, Kirsten était une grande joueuse, surtout avec le sexe masculin, elle prenait toujours un malin plaisir à faire tourner ses messieurs en bourrique. Elle n’était pas certaine qu’il soit vraiment prêt à se confronter à elle, pas certaine qu’il ai déjà rencontré quelqu’un comme elle. Elle pouvait paraître vaniteuse parfois mais, pour elle, elle ne l’était pas, elle était simplement lucide et ne manquait pas de confiance en elle et pour tout dire elle se fichait pas mal de ce qu’on allait penser d’elle. Quoi qu’il en soit le beau blond ne savait dans quoi il s’engageait en commençant à taquiner ainsi la suédoise. Ou peut être qu’il s’en doutait mais qu’il avait le gout du risque et dans ce cas là, il plairait à la blonde. «  Ah oui ? Ça nous fait au moins un point commun. Je n'attends pas après une femme, j'avance. Je vis ma vie comme je l'entends et celle qui souhaite être avec moi saura me trouver !  ». Kirsten n’était pas étonnée par cette révélation du jeune inconnu. Elle s’en serait douté rien qu’en le regardant. Il n’avait pas l’air d’un jeune homme docile, obéissant au quatre volontés de sa dulcinée. Il semblait être un homme à femmes. Kirsten le savait au premier coup d’oeil car il prenait soin de lui : bien coiffé, bien habillé, faussement négligé parce que ça plait aux filles. Rien n’était réellement laissé au hasard. Elle avait une assez grande expérience de la gent masculine pour lire assez clairement dans le jeu du blond. « Oh.. un électron libre alors… Tu es du genre à faire courir les filles alors ? La question est de savoir si l’une d’elle vaudra vraiment le coup que tu abandonnes ta liberté…». Pour Kirsten, la réponse était claire la concernant. Aucun homme, quel qu’il soit, ne méritait qu’elle laisse tomber sa liberté. Elle aimait trop sa solitude, le fait de pouvoir décidé de ce qu’elle allait faire sans prendre en considération l’avis de qui que ce soit d’autre, ne pas faire de concessions, de compromis. C’était ça la liberté et le bonheur pour Kirsten. Elle appréciait passer de bons moments avec des hommes mais cela n’allait jamais au delà.
« J'aime bien ma liberté. J'suis pas prêt à me voir mettre des chaînes aux chevilles et aux poignets. ». Cette phrase avait fait rire Kirsten, elle n’aurait pas pu dire mieux elle même. Elle avait vécu en couple plusieurs années, son couple avec un célèbre basketteur de Los Angeles avait d’ailleurs fait la une des magasines people mais cette vie ne lui convenait pas et ce n’était d’ailleurs qu’une façade, il n’y avait jamais vraiment eu de fidélité, d’amour inconditionnel entre elle et son basketteur de conjoint. Cela avait alimenté les tabloïds et eu le mérite de faire beaucoup rire la suédoise quand les journalistes tentaient de la faire passer pour une jeune femme éplorée lorsque son petit ami fréquentait d’autres jeunes femmes d’un peu trop prêt. C’était la seule fois où elle avait été pour ainsi dire en couple mais elle était resté libre malgré les apparences qu’on avait voulu lui donner. Le scandale qui avait suivi leur rupture avait été tout aussi amusant pour la jeune femme, moins pour le jeune homme qui avait ainsi mis sa carrière de sportif en danger.
« Je n’aurais pas dit mieux moi même. Hors de question de passer moi même les menottes, je ne suis pas folle. ». Apparement c’est le moment de reparler de l’incident qui a été évité de justesse et qui a beaucoup agacé le jeune homme. Loin d’avoir peur Kirsten ne comptait pas s’excuser si facilement même si elle savait pertinemment qu’elle était en tord. Elle connaissait quand même le code de le route même si elle avait décidé de faire l’ignorante à ce sujet. Le blond avait un certain charme quand il commençait à s’énerver et cela faisait sourire Kirsten. « J'suis certain que tu t'en serais remise très vite et très bien. T'aurais utilisé un homme kleenex pour panser ton cœur et essuyer tes larmes !.». La blonde avait éclaté de rire avant de reprendre pour renchérir avec ironie elle aussi. « Alors là… J’aurais été dévasté, je ne m’en serait jamais remise c’est évident ! ». SI elle avait renversé Warren elle aurait surtout été embêté parce qu’elle aurait eu des ennuis avec la police, sa voiture aurait aussi potentiellement été abimée. Pour le reste, elle s’en serait s’en doute très bien remise, Kirsten n’était pas du genre à faire dans les sentiments, cependant elle préférait éviter d’écraser qui que ce soit malgré tout pour éviter les ennuis qui en découlaient ensuite. Elle n’était pas non plus une meurtrière sociopathe. « Ta voiture est magnifique. Je connais plus d'un mec qui serait jaloux de te voir la conduire !  » La jeune femme s’était contentée de sourire. Elle savait qu’elle attirait les jalousies et les convoitise et pas seulement avec sa voiture. Cependant, elle avait réussi sa vie et elle ne comptait pas le cacher juste pour ne pas mettre les gens mal à l’aise face à l’image qu’elle pouvait renvoyer. Kirsten avait un petit côté tête à claque, fille à papa pourrie gâtée mais elle n’en avait rien à faire, elle l’assumait parfaitement et en jouait même. « Je m'y connais un peu en mécanique. Si jamais un jour t'as un souci avec et que t'as pas envie de payer une brique pour la réparer, t'auras qu'à me faire signe !  » Un sourire en coin s’était affiché sur les lèvres de la suédoise lorsqu’elle avait récupéré la carte de visite que lui tendait le jeune homme qui se dénommait Warren d’après les informations qu’elle pouvait y lire. Payer n’était pas un problème pour elle, c’était évident mais elle n’oublierait pas la proposition qu’il venait de lui faire. Taquine, elle repris la parole. « Payer cher un mécano n’est pas un problème pour moi, par contre je t’appellerais volontiers si un jour j’ai un problème rien que pour voir ce corps sculpté en action… ». Elle avait achevé sa phrase en le parcourant d’un regard amusé. Elle était indépendante, farouche mais elle savait aussi comment flatter l’égo de ses messieurs juste assez pour qu’il puisse se sentir un peu valorisé. Et puis c’était honnête, sous ses vêtements le jeune homme semblait cacher un corps qui avait de quoi faire perdre la tête aux demoiselles.
« C'est ma carte de visite professionnelle. Si jamais t'as envie de me voir et de te faire faire un tatouage ! ». Elle avait sourit à nouveau, amusée avant de reprendre la parole, ne manquant pas de répartie. « Pas mal comme technique de drague et de publicité à la fois le coup de la carte de visite… Tu crois que j’aurais envie de te revoir quand on aura été libéré d’ici ? ». Elle le taquinait rien de plus. Elle ne savait pas si elle aurait envie de le revoir ou si elle le reverrait. Après tout pourquoi pas, il n’avait pas l’air inintéressant, elle pourrait peut être s’amuser un peu avec lui qui sait. Warren se débarrassa de sa veste pour exhiber ses bras musclés et les tatouages qui les ornaient. Il n’avait plus beaucoup de peau laissée à nue mais cela lui donnait un certain charme. Kirsten avait toujours aimé les bad boys. Les tatouages qu’il lui montrait mettaient parfaitement en valeur ses muscles sculptés et semblaient se poursuivre sur le reste de son corps aiguisant un peu la curiosité de la blonde. « A l'école, je préférais dessiner sur mes cahiers plutôt que d'apprendre mes leçons. Ça m'a pas empêché de décrocher mon diplôme haut la main.» La jeune femme s’était un peu rapprochée pour observer un peu plus en détail les dessins sur les bras du blond. Le tatouage était un art qu’elle trouvait vraiment beau lorsque c’était bien fait et c’était le cas de ceux sur les bras de Warren. « Sous tes airs de mauvais garçon tu serait donc un intello ? ». Question posée de manière tout à fait innocente alors qu’elle continuait d’observer les différents dessins qui se mêlaient sur la peau du jeune homme. Elle ne tarda pas à laisser sa main venir effleurer, du bout des doigts l’encre noir qui parsemait la peau du blond. « Tous les tatouages que j'ai sur moi, je les ai tous dessinés. Bon, c'est pas moi qui les ai fait sur moi bien sûr ! J'suis pas fou à ce point !» Kirsten devait reconnaitre qu’il était plutôt doué en dessins et que le tatoueur qui lui avait appliqué ses oeuvres sur le corps n’était pas mauvais non plus. « C’est pas trop dur pour un tatoueur de confier son corps à quelqu’un d’autre ? Ca doit demander une certaine confiance… ». Cette fois c’était une vraie question. Elle ne savait pas si Warren se considérait comme le meilleur tatoueur de Seattle mais ça ne devait pas être simple de confier sa peau à quelqu’un d’autre. Les dessins de base avaient beau être magnifiques si le tatoueur était mauvais ou hésitant, cela pouvait tourner au drame rapidement.« ça veut dire que tu commence à m'apprécier ? ». Elle ne comptait pas se laisser faire si facilement, Kirsten était loin d’être une fille facile et ce sur tous les sens que pouvait regrouper cette appellation d’ailleurs. Cependant, elle ne pouvait pas nié que ce Warren l’amusait un peu et elle avait peut être envie de le découvrir d’avantage.« Apprécier… le terme est peut être un peu fort mais il se peut que je te trouve sympathique effectivement… ». Ce n’était qu’un demi aveu mais c’était déjà beaucoup pour Kirsten qui ne pouvait s’empêcher d’observer le jeune homme avec un regard taquin, l’attraction et le magnétisme qu’elle sentait entre eux lui plaisait beaucoup. « Dans ce cas, je vais prier très fort pour que l'on soit amener à se revoir. Qui sait, cette fois peut-être que tu n'essaiera pas t'attenter à ma vie ! » Le duo avait échangé un sourire malicieux, la situation amusait beaucoup Kirsten et rendait l’attente beaucoup plus supportable. « Tu es sûre ? J’ai l’impression que ça t’as plus finalement que je manque de te tuer… Ca met de l’adrénaline je trouve… ». Elle avait doucement rit. Evidement qu’elle ne voulait pas le tuer, elle le taquinait seulement, curieuse de voir sa réaction vu comme il s’était énervé un peu plus tôt dans la journée à cause d’elle et de sa conduite. « C'est un défi que tu me lance? Je suis sûr que je peux te faire craquer. On parie ? » Le défi semblait plaire à Warren et Kirsten devait bien avouer que celui-ci ne lui déplaisait pas. Elle n’aimait pas les relations amoureuses mais elle aimait les jeux de séduction et c’est ce que promettait cette rencontre avec Warren. « Tu peux le prendre comme un défi… mais fait attention tu pourrais bien craquer avant moi… » Simple mise en garde. Kirsten savait comment faire craquer les hommes, il fallait reconnaitre que ce n’était pas difficile et elle était convaincue que Warren ne ferait pas exception à cette règle. Peut être pourrait il la surprendre…« J'en étais sûr ! Et en tant que galant homme, je te laisserais payer ma consommation ! Mais, je te préviens que la prochaine fois, c'est moi qui régale ! » Cette fois ce n’était plus une éventualité comme il l’avait déjà laissé entendre. Non, il avait l’air d’être certain de vouloir la revoir une autre fois. Kirsten ne trouvait pas cette perspective désagréable pour le moment. « Au moins comme ça, tu es sûre de me revoir… » Par ce sous entendu léger, elle lui confirmait qu’elle aussi était d’accord pour le revoir après aujourd’hui. C’était de toute façon la seule façon pour qu’il puisse progresser dans son défi. Pour cette fois elle lui facilitait la tâche mais ça ne se reproduirait pas souvent. « J'suis sûr que Superman ou Thor serait déjà venu nous sortir d'ici ! » Le jeune homme semblait à nouveau s’impatienter et Kirsten l’observait s’agiter d’un oeil amusé, ne manquant pas de rebondir sur ses propos. « Tu n’as pas le force de Thor ? Physiquement tu as des airs pourtant… Je suis déçue…» Décidément, elle s’amusait beaucoup à le taquiner ainsi.