Feel buried alive

@Charlie Marshall & Lyes Assaf

Un bras en travers du visage, Lyes essayait d'ignorer son crâne qui le martelait. "Putain..." jura-t-il en français. Il n'avait aucun souvenir de sa journée. En tant normal, Lyes supportait bien l'alcool, même à très forte dose. Vu ce qu'il consommait au quotidien, son corps avait fini par s'en accoutumé. Le plus triste, c'est qu'il ne s'en rendait même pas compte. En tout cas, pour qu'il se retrouve dans un tel état, c'est qu'il avait vraiment dû bien tiser ? Pourquoi était-il sorti déjà ? Une fête en particulier ? L'anniversaire de quelqu'un ? Ou juste lui qui répondait à son envie de voire de l'alcool ? Lyes essaya de se relever pour se préparer un café et grimaça. Il avait des crampes partout et avait l'impression d'avoir des plombs à la place des jambes. Il passa une main dans sa nuque qui était toute raide et la fit craquer pour essayer de se détendre un peu. Il plissa les yeux face à la lumière du jour et avoir l'impression qu'il allait vomir à chaque pas qu'il faisait... Tous les symptômes étaient là, Lyes avait la gueule de bois.

Pendant un long moment, Lyes resta à observer le café qui était en train de couler. De toute manière, il ne pouvait rien faire d'autre, sa concentration s'était réduite à zéro. C'est fou à quel point un café coulant étant passionnant quand on avait encore le cerveau embrumé. Le marocain sortit de sa contemplation quand il entendit quelque chose contre le hublot de son voilier, suivit d'un plouf. Cela eut pour effet de réveiller Colette qui se leva et se mit à caqueter partout dans le voilier.

Lyes sorti pour voir ce que ça pouvait être, tout en espérant qu'il n'y ait pas d'impact sur le hublot. Il fut surpris quand il se retrouva nez à nez avec une petite brune. Il resta un moment bloqué, il était sûr d'avoir vu cette gamine quelque part, mais impossible de savoir où... Enfin, sa mémoire n'était pas des plus fiables pour le moment. "Salut..." dit-il simplement. En baissant le regard, il remarqua un petit briquet qui flottait à la surface de l'eau.  "Tu sais qu'il y a plus efficace qu'un briquet pour casser un hublot ?" Il se mit à rire, comme si cette blague étant hilarante. "Bouge pas, je vais t'en chercher un." Il retourna rapidement sans son voilier, en prenant un briquet qu'il tendit à la brune en ressortant. Colette en avait profiter pour s'échapper et commença à courir sur le pont. "Ça va ?" demanda-t-il à la brune. Il trouvait qu'elle avait un peu une tête d'enterrement. Enfin, il pouvait parler... Il se sentait tellement mal qu'il était obligé de prendre des grandes inspirations pour éviter de dégueuler sur la jeune femme.

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Ouais, la gamine était vraiment en train de pleurer. Elle n'était pas la première à noyer sa peine en venant sur les quais, observant les bateaux et s'imaginant prendre le large. Lyes aussi avait beaucoup rêvé de ça, à l'exception du fait qu'il était resté au port. "J'espère bien que tu n'as pas fait exprès." dit Lyes en riant face à la défense de la brune. On aurait dit une enfant qui venait d'être prise sur le fait. Peut-être était-ce aussi un peu le cas. Elle alluma son joint et une odeur d'herbe commença à se faire sentir. En temps normal, cela ne dérangeait pas Lyes, mais avec sa gueule de bois, il se sentait vraiment nauséeux... Le fait d'être sur un voilier, ça n'arrangeait pas la chose non plus. La brune dit qu'elle avait connu mieux. Avec un petit sourire compatissant, Lyes lui dit "Bienvenue au club." De toute manière, il avait l'impression qu'actuellement, personne n'allait bien. Dès que la question était posée, la réponse serait forcément négative. Et si un grand utopiste comme lui pensait ça, c'est que le monde allait vraiment mal. "Comment s'appelle celui qui t'as brisé le coeur ?" Il ne savait pas pourquoi, mais Lyes s'était dit pour qu'une jolie fille arrive ici pour pleurer, c'est qu'elle venait de se faire larguer ou que c'était à cause d'une histoire d'amour. Face à la question que lui posait la petite brune, le marocain eut un rire. Ce n'est pas la première fois qu'une personne était étonnée de le voir trimballer une poule avec lui. Il prit le Piaf dans ses bras avant de la tendre vers la jeune femme. "Ouep, je te présente Colette !" dit-il tout fièrement. Après l'avoir déposé sur le sol, il se retourna vers la brune avant de demander. "C'est quoi ton nom ? Je suis sûr que je t'ai déjà vu quelque part... Et promis c'est pas de la drague !"

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La remarque de la gamine fit rire Lyes. Au moins, elle n'avait pas sa langue dans sa poche. Et surtout, elle n'avait pas tort. Lyes était le genre de personne à détester les clichés et les certitudes basées sur aucunes preuves. Mais, même s'il était une personne très ouverte d'esprit, il arrivait parfois qu'il prenne des raccourcis. "Ouais, j'avoue, j'ai été un peu présomptueux." dit-il avec un petit rire. En tout cas, si elle n'avait pas sa langue dans la poche, elle n'était pas non plus pleine de positivisme. Lyes, à part les problèmes avec son père, il n'avait jamais eu vraiment de soucis dans la vie et, malheureusement, il avait un peu du mal à comprendre ceux qui la détestait. Il faisait parti des gens qui voyaient le verre à moitié plein... Voire totalement dans son cas (qu'il s'empressait de boire par ailleurs). Il avait une philosophie de vie dont ceux n'ayant jamais enchainer les merdes pouvaient se permettre d'avoir. "Et qu'est-ce qu'elle t'a fait la vie ?" demanda-t-il avec curiosité.

"Je ne sais plus... Sur le moment, ça m'est venu à l'esprit. Je dirais que c'est en rapport avec l'auteure, je lisais un de ses oeuvres quand j'ai adopté Colette." Avec le temps qu'il passait le nez dans les bouquins, ses lectures influençaient un peu sa vie de tous les jours. Même s'il n'était pas sûr à 100% de l'origine du prénom de sa poule, il se doutait plus ou moins que ça vienne de là. Le marocain secoua la tête quand la brune lui dit qu'ils avaient dû se croiser dans le quartier. Non ce n'était pas ça... Par contre, la possibilité qu'il l'ai vu dans un bar était plus probable. Quand la jeune femme lui dit son prénom, cela lui semblait de plus en plus familier. Il connaissait que deux Charlie, la soeur de Marion et la meuf avec qui Keith parlait sur Tinder. Il n'avait pas encore capté que c'était la même personne. Mais maintenant qu'elle avait dit son prénom, les éléments commençaient à se rassembler dans son esprit embrumé par l'alcool. Cette bouille, il l'avait vu sur des photos chez son ami. "T'aurait pas un frère qui s'appelle Marion par hasard ?" demanda-t-il avec un grand sourire.

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Bon, en effet, elle n'avait pas de chance. C'était marrant, ou pas, de voir qu'un malheur n'arrivait jamais seul... Quand une merde arrivait, il y en avait surement une autre qui allait arriver. Il fallait juste espérer que cette vague de malheur se termine vite. Ça lui faisait penser à la loi de Murphy. Tout ce qui est susceptible d'aller mal, ira mal. Il n'avait jamais été d'accord avec ça, mais quand il entendait les malheurs de Charlie, il y repensait. "Ah ouais... Chienne de vie. Enfin, ça ne peut qu'aller mieux, n'est-ce pas ?" dit-il avec un sourire. Fidèle à lui-même, il restait positif et il essayait de partager cette philosophie de vie. "Mais pourquoi t'as été viré de ton Taff ? Et ton appart ?" demanda-t-il avec curiosité.

"Bien sûr qu'elle est belle ma poule" dit Lyes, un peu fièrement. Pourtant, elle était comme toute les autres, mais Lyes, il en prenait soin et elle avait le plumage soyeux. Elle était aussi bien en chair, ce n'était pas une poule qui avait les plumes sur les os. Qui aurait crû qu'on pouvait autant s'attacher à un Piaf ? Il regarda avec amusement Charlie essayer d'attirer Colette, ce qui était un échec. Il attrapa la poule, qui commença à caqueter, avant de la tendre à la brune.

Lyes avait vu juste (ce qui ne fit que gonfler son égo, pensant qu'il est un génie). "C'est un bon pote à moi." répondit Lyes à la question de la brune. Il était content de rencontrer enfin la fameuse Charlie. Il en avait entendu parler avec son ami... Bon souvent car il râlait sur les conneries qu'elle pouvait faire. Mais quelle petite soeur était parfaite ? Même si la sienne était un ange, il savait qu'il devait continuer à la surveiller et la protéger. Charlie demanda si elle pouvait visiter le voilier. "Ah mais bien sûr ! Entre !" Il lui tendit la main pour l'aider à grimper à bord.

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La brune n'avait pas l'air aussi confiante que Lyes sur le fait qu'elle puisse rebondir. Lyes ne pouvait pas l'en blâmer. Quand on était physiquement et mentalement au fond du trou, il était dur de rester positif. "Aller, ça va aller !" dit Lyes en tapotant l'épaule de Charlie, essayant de la réconforter, même si cela est maladroit. Quand la jeune femme lui raconta ses malheurs, Lyes ne put s'empêcher de sortir un "Ah !" Tel un magnifique Denis Brogniard. Ouais, bon, il pouvait comprendre qu'elle se fasse virer car elle a piqué dans la caisse. Elle avait déjà de la chance qu'ils n'aient pas appeler la police... Enfin Lyes espérait que ce soit le cas. Mais pour être foutu à la porte, c'était moins cool. "Mais pour ton appart, tu avais eu un préavis ?Car tu peux pas être viré de chez toi comme ça..." Enfin, il n'y connaissait rien en droit, mais pour lui ça semblait logique. Mais Lyes oubliait que la vie n'était pas aussi facile que ça. "Tu n'as pas eu de soucis avec la justice ?" demanda-t-il, un peu inquiet. La conversation retourna sur Colette. Lyes haussa les épaules quand Charlie affirma que ce n'était pas commun une poule de compagnie. "On ne peut pas dire que je suis une personne commune" dit-il en riant.

"Oulah, ça fait un bail, attends, je cherche dans ma mémoire." Comment avait-il connu Marion déjà. Ça faisait longtemps et pas tant que ça... Mais ils s'entendaient tellement bien qu'il avait l'impression qu'ils étaient potes depuis la nuit de temps. "C'était en festoch." Se retrouver autour de l'amour de la bière et la musique, c'était le début d'une belle amitié... Pas étonnant que Lyes ait plein de potes.

Lyes montra fièrement son voilier. Il était peut-être vieux, mais il prenait du temps pour le bichonner. "Oui, ça a l'air minuscule de l'extérieur, mais on arrive à caler tout ce qu'il faut pour bien vivre." Le plus important était de bien savoir s'organiser... Ce qui n'était pas forcément le fort de Lyes, mais il n'avait pas le choix pour le coup. "Il n'a pas coûté très cher à l'achat, vu qu'il est vraiment vieux, mais c'est le retaper qui coûte plus cher. C'est pour ça que je le fais petit à petit."

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"Ah... Je crois que c'est obligé qu'ils te préviennent avant de te virer... Genre trois avis ou un truc comme ça." Enfin, il disait ça, mais il n'en était pas sûr. Lyes avait eu la chance de ne jamais faire face à ce genre de problème. Même si son père l'avait foutu à la porte, il avait vite acheté son voilier avec l'argent sur le compte en banque que ses parents alimentaient à l'époque. Et puis après, il avait trouvé un emploi et même si ce n'était pas le mieux payer du monde, ça suffisait à ce qu'il puisse vivre décemment et puis... Il lui restait toujours des économies. Bon, en tout cas, maintenant, il semblait avoir mis le doute dans l'esprit de Charlie et ce n'était pas du tout son intention. "C'était quand ? S'il devait porter plainte, il l'aurait déjà fait, non ?" Lyes essayait de se mettre à la place du patron. Il se disait que si un employé lui piquait de l'argent, il réagirait aussitôt... Et il n'était pas plus près de ses sous que ça... "Je sais pas pour la prison... Si c'est une première fois, peut-être que tu devras remboursé... Enfin, si ça se trouve, il n'y a rien, ne t'en fais pas !" dit-il avec un petit sourire. Il se voulait rassurant. Il n'avait pas envie de mettre le doute dans l'esprit de Charlie, surtout qu'elle n'avait pas l'air au top de la forme.

Lyes eu un petit rire en entendant que Marion n'avait jamais emmené sa soeur, même si ce n'était pas drôle en soi. "Je l'engueulerais pour toi si tu veux." Après, il pouvait comprendre que le tatoué n'ait pas envie d'emmener sa petite soeur à un festival. Lyes avait beau adorer la sienne, mais quand il était en soirée, il voulait éviter qu'elle soit là. Surtout quand on voyait son état à chaque fois... Lyes fut un peu surpris en entendant la question de Charlie, mais elle finit par hausser ses épaules. "Ah bah non, pas du tout ! Bon, il n'y a pas énormément de place, mais y'a moyen" dit-il avec un grand sourire. "Mais pourquoi il est chafouin Marion ?"

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Lyes aurait peut-être mieux fait de se taire. Maintenant, Charlie devait avoir un bon seul. Parfois, c'était mieux de vivre dans l'ignorance, au moins, on était moins déçu. Alors, il essaya de trouver une façon de relativiser, comme toujours. "Après, c'est peut-être mieux de quitter cet appart si ta proprio est une connasse. Tu cherches des appart ?" Il avait presque envie de la prendre dans ses bras et lui tapoter la tête, mais il se retint. Il savait très bien que ce n'était pas bien vu d'être trop proche avec des personnes qu'on venait de rencontrer. Il l'avait appris à ses dépends. "Oh bah je pense que c'est bon. Il n'a pas porté plainte." Du moins, il se l'imaginait... Il n'y connaissait foutrement rien en droit. Il pourrait le demander à sa soeur. En tout cas, il rebondit sur quelque chose de plus positif. "En tout cas, la Russie c'est super sympa." Grace à son père (pour une fois qu'il fasse quelque chose de positif), il avait eu la chance de pouvoir voyager et visiter beaucoup de pays du globe. La Russie en faisait partie. Il avait surtout apprécié le pays pour avoir eu le droit de boire sans se faire juger par les passants. Lyes avait tellement de peine pour Charlie qu'il avait envie de lui donner de l'argent pour qu'elle puisse rembourser son patron... Mais bon, lui aussi il galérait un peu à boucler les fins de mois. "Je trouve que c'est une bonne idée. Je t'aurai bien prêté mon voilier pour prendre la fuite... Mais je ne suis pas sûr qu'il soit en état de naviguer." Ce bateau, il tombait déjà en ruine quand Lyes l'avait acheté. Depuis, il le retapait petit à petit... Même si son argent partait plus dans l'alcool que les réparations.

Lyes se mit à rire à nouveau en entendant Charlie pester contre son frère. "Si le karma débarque, Marion sera dans la merde." Lyes n'était pas totalement idiot. Il avait bien remarqué que Marion trempait dans des affaires totalement illégales. Il préférait juste faire l'autruche. Il s'occupa de faire visiter son voilier à Charlie. Ce qui fut plutôt rapide. "Non non t'inquiète j'ai deux "chambres". Je garde toujours de la place pour les invités." Il montra à Charlie l'endroit où elle pourrait dormir. Une petite banquette deux places, qui était quand même cloisonné du reste de la cabine. "Mais tu sais, les grands frères, ils veulent juste le mieux pour leur petite soeur... Les protéger..." Lui aussi pouvait être assez strict avec la sienne. C'était une personne tellement adorable, tellement pure, Lyes avait peur qu'elle se laisse trop marcher sur les pieds.

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En entendant Charlie parler, cela ne faisait que conforter la décision de Lyes d'avoir choisi un voilier comme mode de vie... Juste pour ne pas connaitre la galère de trouver un appart. "Et tu cherches seule ou en coloc ?" On n'allait pas se mentir, il n'y avait rien de mieux que la colocation pour réduire considérablement les frais. Entre vivre dans un 9m2 ou vivre dans un appart plus grand mais devoir le partager... Pour Lyes, le choix était vite fait. Enfin, après, il aimait son indépendance et le fait de ne pas avoir quelqu'un pour lui rappeler qu'il avait un mode de vie complètement merdique. Et puis, il avait eu assez de témoignages de potes qui avaient de mauvaises expériences en colocation pour l'en vacciner. Enfin, il n'allait pas en parler à Charlie. Quand on était dans l'urgence, il fallait mieux éviter de la dégouter. "En tout cas, j'espère que tu vas finir par trouver rapidement... Et quelque chose de bien !" Parce que des appart qui coutaient la peau du cul mais qui étaient super glauques, il y en avait plein... La conversation dévia sur la Russie et Lyes ne pouvait être que d'accord avec Charlie. "Tu trouveras bien une occasion d'y retourner" dit-il avec un petit sourire. Déjà le fait d'avoir une amie qui vivait là-bas, permettait de faire des économies.

Lyes ne put s'empêcher de rire aux questions de Charlie. Ce n'était pas la première fois qu'il les entendaient quand il parlait de son bateau. "Je pense qu'un jour, il sera capable de naviguer... Mais non, ne t'inquiète pas, il n'y a aucune raison qu'il prenne l'eau. Enfin... Normalement non." Le risque zéro n'existait pas. Mais bon, il était optimiste Lyes. S'il devait prendre l'eau, ça aurait déjà le cas. Lyes fut assez surpris par le changement de comportement de Charlie et du fait qu'elle soit aussi soudainement inquiète. "Ah non, je ne crois pas..." Il se disait que Charlie était au courant des différents agissements de son frère, mais bon... Ce n'était peut-être pas le cas. Après tout, lui n'était pas totalement honnête avec sa soeur. En parlant d'elle, Charlie lui demanda s'il avait de la fratrie. "Oui, j'ai une petite soeur. On est le jour et la nuit." dit-il avec un petit sourire.

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Est-ce qu'il cherchait une coloc ? Oui et non. Il avait proposé à Keith de venir squatter chez lui à sa sortie de prison. Mais c'était son bibou, son meilleur ami depuis l'enfance. Il pourrait lui donner un rein s'il lui demandait (même si les reins de Lyes ne devaient pas être trop fonctionnel avec tout ce qu'il s'envoyait). Mais là, c'était Charlie, la petite soeur d'un autre de ses amis. Il ne pouvait pas l'envoyer paitre. En fait, l'idée ne lui traversa pas l'esprit et c'est tout naturellement qu'il répondit. "Je ne cherche pas particulièrement une coloc, mais si tu veux squatter ici le temps de trouver un nouvel appart, tu peux. C'est pas que je ne veux pas de toi à temps plein, mais bon... On risque d'être un peu à l'étroit." Il était pas grand le voilier de Lyes. Il l'avait adapté pour qu'il soit tout confort pour lui, mais à deux personnes, c'était moins agréable. Mais pour dépanner Charlie, cela ferait très bien l'affaire.

Il eut un petit rire à la phrase de Charlie. "Oui, ça serait con... Et pas impossible que ça arrive. Heureusement, je sais nager !" Après, si jamais son voilier coulait, il ne voulait mieux pas qu'il soit torché... Ce qu'il était quotidiennement. "Et fais moi confiance, je ne mens jamais !" Sauf sur sa consommation d'alcool, mais bon... Il n'allait pas dire ça à Charlie. Quand la brune lui demanda ce qu'il pensait de Marion, Lyes se demandait ce qu'il pouvait lui dire. Il connaissait bien la réputation qu'avait le tatoué, mais il préférait fermer les yeux là dessus. Etait-ce aussi le cas pour Charlie ? Lyes préférait ignorer ce côté là de son ami et répondit simplement. "Oh bah, quand on se retrouve, on ne se prends pas la tête. On boit un verre et on discute." Il préférait rester simple dans ce qu'il pouvait lui dire. Il n'avait pas envie qu'après Marion lui tombe dessus car il avait partager avec sa soeur des choses qu'il ne fallait pas dire. "Elle s'appelle Zahra et on se voit aussi souvent que possible. Elle est débordée avec ses études."