If I never knew you.Une latte. Première bouffée de ma clope avant d'entamer le boulot. J'expulse en plissant les yeux, comme si ça pouvait m'aider à y voir plus clair avant d'entrer dans le bar. Deuxième latte. Cette fois, la fumée me brûle un peu moins la gorge, ce qui toutefois ne m'empêche pas de tousser. Mon corps réagi, il ne supporte plus cette intoxication que je m'inflige volontairement. Mais la nicotine est plus forte, elle me rappelle sans cesse que c'est un besoin, que je ne peux y échapper. Tout comme je ne peux échapper à mon destin, alors c'est à moi de le prendre en main. J'ai bien compris que boire pour étouffer mon chagrin n'arrangerai jamais rien. Alors la clope est devenu ma seule alternative. Dernière latte. Déjà ? À croire que mon cerveau tourne en mode express, je ne m'en suis même pas rendu compte. Trop de choses à penser. Trop de souvenir a oublié. Après tout, si je suis ici, n'est-ce pas pour tout recommencer ? Mais à quoi bon, est-ce que ça va vraiment m'aider ? Y aura-t-il un élément caché ou oublier de mon passé qui viendra frapper un beau matin à ma porte ? Seul l'avenir nous le dira, pour l'instant, je dois servir à boire à des crétins.
Le bar est à peine ouvert que les piliers sont déjà là. Et vas-y que ça parle de sa femme qui l'a trompée. Que son fils est gay et qu'il l'a foutu dehors. Que le chien du voisin gueule à longueur de journée et qu'il peut pas se reposer de ses nuits de boulot. Et qu'en plus ! Ce dit clébard a comme par hasard pour maître une nana qui le trompe avec sa femme ! Wouha... Si vous saviez les choses que j'entendais au quotidien... J'aurais pu en écrire un livre ! J'imagine ceci dit que ce monsieur, ne doit pas beaucoup apprécier d'apprendre que sa femme couche avec une personne du même sexe que cette dernière. En tout cas, il a demandé le divorce, c'est qu'il y a une raison. Enfin bref, les jours se suivent et se ressemblent quoi. Moi je suis derrière le comptoir et je sers ces pauvres types qui repartent vers l'heure du souper pour rejoindre leur bonne femme. Excepté l'autre malheureux bien sur mais un des gars avait l'air de dire qu'il continuerait la soirée chez lui. Bon débarras.
Dorénavant, c'était au tour des jeunes fêtards de se pointer. Pas mal d'adolescents aimaient traîner tard le soir dans les rues sombres. Il n'était pas très conseiller de se promener tout seul par moments, même pour un homme. Mais ce soir-là, c'était deux femmes qui étaient entrés et je ne connaissais que trop bien l'une d'entre elles. La première à entrer me fit un grand sourire et me salua chaleureusement. La deuxième qui la précédait, était une blondinette dont le visage m'était totalement inconnu. « La même chose que d'habitude steuplé beau brun ! » Me dit-elle avec beaucoup d’entrain et un sourire qui en disait long sur ses mauvaises intentions à mon égard. Sauf que non, pas ce soir ma belle. En revanche, tout pendant que je préparais leur verre, j'étudiais beaucoup du coin de l’œil, cette nouvelle arrivante. Cette demoiselle n'était pas déplaisante à admirer, c'était vrai. Et je n'allais pas me laisser berner par cette sensation étrange qu'elle produisait au plus profond de mon être que j'avais eu tant de mal à enfouir depuis tout ce temps.
Installé toute deux dans un coin de la salle, ce n'était plus de mon ressort de leur servir à boire, c'était mon collègue qui s'en chargeait. Ma mission consistait simplement à remplir des verres et nettoyé ceux qui revenait. Ni plus ni moins. Un job facile quoi. Dire que selon mes parents, j'étais promis à de grandes études... Ah, s'ils me voyaient maintenant, je pense qu'ils feraient tous deux une attaque, le paternel en tout cas ça serait sûr. La soirée passe, les heures défilent et le patron sonne déjà l'heure de la fermeture. Il est minuit passé, les deux filles sont toujours là et je n'ai toujours pas décroché mon attention de la nouvelle demoiselle. Sans doute la fatigue... Oh et peut-être la drogue aussi qui continuait de faire effet aussi un peu. Toujours est-il qu'une fois tout le monde dehors, je pouvais enfin rentrer chez moi. Je traînais un peu, devant le bar, fumant ma dernière clope avec mes collègues avant de reprendre le même chemin de mon train-train de vie.
Après un grand salut de la main, j'enfilais ma capuche sur la tête à cause d'une pluie battante qui venait tout juste d'arriver. Marchant d'un pas rapide dans la grande rue principale, un cri d'effroi me glaça le sang. Au timbre de la voix, cela ne pouvait provenir que d'une femme. À cause de la pluie qui tombait comme vache qui pisse, j'avais du mal à y voir quelque chose. Alors je me servais de tous mes autres sens et surtout de mon ouïe. Un nouveau cri, sur ma gauche visiblement. Pris d'un élan d’héroïsme soudain dont je ne me reconnaissais absolument pas, je partais à l'aide de cette demoiselle en détresse. Me rapprochant grâce au supplice de la jeune femme -le timbre de voix ne pouvait la trahir- je finis ma course dans une ruelle sombre. Quand je vous disais qu'il ne fallait pas traîner seul la nuit ! D'un geste rapide, j'agrippais le manteau de l'agresseur et lui flanquait une bonne droite. Seulement, il n'était pas seul. Le second me donna un coup dans le ventre et je finis dans les sacs-poubelles. L'odeur n'y était pas mais au moins, ça avait amorti ma chute. Me relevant de mon mieux, j'analysais la situation très attentivement et mon cerveau tournait au quart de tour. Une chance que ma mère m'avait enseigné l'art du combat des Russes et des Slovaques. Cette nuit-là, ça m'avait bien servi, même si je m'étais mangé deux trois pains dans la tête et le ventre, j'avais réussi à les démunir de leurs armes blanches et à les retourner contre eux. Finalement, au bout de je ne sais combien de minute, ils ont fini par déguerpir. Par précaution, j'ai gardé leur couteau dans la ceinture de mon pantalon, si jamais l'idée de revenir leur venait à l'esprit.
Reprenant mon souffle, mon regard se posa enfin sur la jeune femme et je ne pus en croire mes yeux. Même sous cette pluie qui n'en finissait pas, je l'avais reconnue. C'était elle, la jeune fille mystérieuse qui était venu à mon travail. M'accroupissant près d'elle, je l'étudiais attentivement. Mis à part qu'elle soit en état de choc, elle ne semblait pas avoir de blessure de bien grave. En revanche, il était inutile de lui demander si elle allait bien, la réponse serait forcément non. Qui se relèverait tout sourire en disant je vais bien en sortant d'une agression... Personne soyons réaliste. Lui tendant la main, j'essayais du mieux que je pouvais de la consoler. « Viens, j'vais t'aider. » Et ce fut mes seuls mots que je lui avais prononcé jusqu'à mon domicile.
Arriver à mon appartement, la première chose que je fit était de l'emmener dans ma salle de bain, de lui prêter des serviettes et de lui ordonner d'au moins se sécher et que je repasserai avec des affaires. Quant à moi, je m'étais changé dans ma chambre, attendant ensuite sur mon canapé qu'elle vienne me rejoindre. Entre-temps, j'avais pris soin de lui préparer un thé, si elle le désirait.️ 2981 12289 0
If I never knew you.Ce ne fut qu'une fois installé sur mon canapé, que je me rendis compte de ma bêtise. Je venais de ramener chez moi, une parfaite inconnue et en plus de ça, je n'avais même pas songé un seul instant, à aller porter plainte au commissariat... Mais qu'est-ce qui m'avait pris ? Pour quel psychopathe allait-elle me prendre maintenant ? Posant mes mains sur mon visage, je me laissais tomber lourdement sur le dos. Et bien évidemment, j'avais mal. En réalité, c'était partout. Au ventre forcément mais en ayant mis mes mains sur mes yeux, je me rendis compte que je devais avoir un sacré coquard à gauche. Aller, un de plus à comptabiliser dans le livre des records des actions stupide d'Hadrian. C'est lorsque j'entendis sa voix, que je me relevais du mieux que je pouvais. Contre mon grès, mon regard se déporta sur ses mains qui essayaient tant bien que mal d'agrandir au maximum mon pauvre tee-shirt. Heureusement que ce n'était pas un de mes préférés... Ceci dit, je ne pouvais non plus me mentir à moi-même en disant que j'avais contemplé ses longues jambes bien affinées... Un peu de sérieux Hadrian bon sang, elle te remerciait là quand même ! Me relevant pour la dominée de toute ma hauteur, je sentais toutefois qu'elle tenait à avoir une certaine distance de sécurité. Sans nul doute l'effet du choc. Et très certainement mon expression froide aussi qui ne devait pas aider. « Pas d'quoi. C'normal » Sérieusement mec ? C'est tout ce que t'as à dire ? C'est pathétique...
On aurait dit, que je mâchais mes mots plus que d'habitude, comme si j'étais timide et que j'avais peur de dire ce que je pensais. Ce qui était totalement ridicule ! Je ne perds jamais pied d'ordinaire, alors pourquoi maintenant et devant elle qui plus est ? Peu importe, la situation était plus qu’embarrassante et la demoiselle dont je ne connaissais pas le nom, me demandait de manière délicieusement douce si elle pouvait dormir sur le canapé. Instinctivement je m'étais retourné pour scruter ce dit meuble de décoration. Une femme, dormir sur ce divan ? Très certainement pas non ! « Non. » Oh bah oui quelle bonne idée de lui dire ça comme ça d'entrée de jeu, crétin... « Pas la peine, je dormirais sur le canapé. » Ah ! On progresse ! Sujet verbe complément, pas mal. « Et si tu le permets, je vais laver tes vêtements et les faire sécher. Demain on ira au commissariat. Porter plainte. » Sans la quitter du regard, j'attrapais la lame du couteau que j'avais précieusement enveloppé dans un mouchoir le temps qu'elle se change. A l'extrémité du manche, y figurer un petit dessin que je m'empressais de lui montrait, tout en essayant de ne pas l'effrayer et de ne pas me montrer menaçant avec d'aucune façon. « Tu vois ce symbole ? Il se pourrait bien que ce soit les membres d'un gang qui t'es agressé, ce n'est pas à prendre à la légère. Pour ta propre sécurité, ça serait bien de le signaler. Compte pas sur moi pour te sauver à chaque fois. » Et voilà, c'était tout moi. Je me montrais sympathique deux secondes et je venais tout gâcher en faisant comprendre que je ne souhaitais sympathiser avec personne.
Tandis que je reposais le dit mouchoir sur un meuble le plus proche, je repartais dans la salle de bain pour y mettre toutes nos affaires trempés à laver. J'en profitais par la même occasion pour scruter ses vêtements et être certains, qu'elle n'était pas blessée. Visiblement, il n'y avait aucune tache de sang. En revanche, quand je passât devant le miroir pour voir l'ampleur de mes dégâts, c'était un visage à moitié amoché que je découvris. Pas étonnant que la blondinette était à une certaine distance de sécurité tout à l'heure, vu ma tronche c'était tout à fait logique. Faisant couler de l'eau entre mes mains, je me passais l'eau fraîche sur le visage, me rappelant soudainement que de l'eau chaude attendait bien sagement sur la table basse du salon. « Je t'ai fait un thé, si ça t'dit. » Par ailleurs, ne connaissant absolument rien de ses goûts, j'avais sortit une petite boîte avec tout un assortiment d'arôme. La demoiselle n'avait plus qu'à se servir. Ceci dit, je ne pouvais pas la laisser non plus avec un simple tee-shirt pour "pyjama". La pauvre, elle ne devait pas avoir très chaud. Retournant une nouvelle fois dans ma chambre, je scrutais mon armoire à la recherche d'un bas. Un jogging ? Non ! Qu'elle horreur ! Ah ! Hourra ! Un short ! Et avec un élastique, par chance. Par ailleurs, je venais peut-être à peine de m'installer mais un peu de tri ne ferait peut-être pas de mal finalement.
De retour dans mon salon, je lui prêtais donc ce fameux short, tout en lui proposant un plaid que j'avais trouvé en plus. Si avec tout ça, elle avait encore froid, je ne savais plus quoi faire de plus. Sans vraiment savoir comment, ni pourquoi d'ailleurs, je lui avait sorti tout naturellement et de manière nonchalamment ce qui va suivre. « Hadrian. » Mouais... Il y a très certainement des manières bien plus simple pour se présenter mais sur le moment, on ne peut pas dire qu'elles aient vraiment fonctionner. J’espérais simplement de ne pas lui avoir fait peur à sortir mon prénom de la sorte. ️ 2981 12289 0
If I never knew you.Visiblement, balancer mon prénom sur le tas n'avait pas l'air de l'impressionner outre mesure. Une vaine peut-être ? D'ordinaire les gens me regardaient d'une drôle de façon et commencer à s'éloigner naturellement de ma présence peu accommodante et très certainement pas rassurante. Cependant, c'était très réjouissant de voir qu'elle s'était emparé de ma tasse d'eau chaude pour se faire sa boisson relaxante. Malgré cet événement plutôt marquant, je trouvais qu'elle s'en sortait presque aussi bien que moi. Certes elle restait plus ou moins sur la défensive mais malgré tout, elle n'était pas tapis dans un coin à me regarder comme une bête apeurée. Non. La demoiselle était simplement assise sur mon canapé, avec un air plus confus qu'en état de choc. Ce qui était très étrange... Toutefois, elle m'avait dit son prénom et je ne pouvais qu'en être plus qu'heureux. Contrairement à moi qui n'en plaçait jamais une par exemple. « Violet... Prénom peu commun. Par contre, ça sonne plus anglophone que ton accent... D'où tu viens... De Norvège ?... » Ça sonnait très nordique tout ça... Elle n'était visiblement pas du coin. Tout comme moi en y réfléchissant bien. Je crois bien qu'à ce moment précis, j'étais comme fasciné par la demoiselle. Son attitude cacher un malaise, quelque chose de très particulier qu'elle souhaitait à tout prix conserver aux yeux des autres. Et son accent... Me pousser à vouloir en savoir plus la concernant. J'étais de nature très curieux, observer le comportement humain faisait parti de mes lubies secrètes.
La jeune femme s'excusa une première fois, se sentant très gênée d'être ici dans mon appartement puisque selon elle, elle pensait me déranger. Pourquoi donc ? Si c'était le cas, je n'aurais pas volé à son secours tel Superman pour l'extirper des griffes des méchants. La deuxième fois qu'elle s'excusait c'était pour les coups que j'avais reçu. Non désolé, ça c'était de ma faute, je n'avais qu'à mieux analyser la situation avant de foncer tête baisser tel une bête enragé dans la bataille. Même si la pluie n'avait pas arrangé ma visibilité, ce n'était pas une excuse notable. Tandis qu'elle m'expliquait sur le fait qu'elle n'irait pas porter plainte, je l'observer tranquillement tout en l'écoutant attentivement. Elle semblait plus perdu dans ses propos et dans ses souvenirs lointains, plus qu'elle ne communiquer avec moi. Ses mains tremblantes la trahissaient assez bien d'ailleurs, surtout le moment où elle tira un peu sur le plaid. Plus un réflexe de protection qu'un simple frisson. Surtout que j'avais très légèrement augmenter le chauffage depuis notre arrivé. Je ris à sa dernière phrase, plus pour l'ironie de ses propos que pour le fait qu'elle ne voulait pas déranger davantage. « Ça ne serait vraiment pas galant de ma part de te laisser dormir ici. Pas sur que le monstre te laisserai tranquille... » lui dis-je moqueur. D'ailleurs ma sale bête de chaton ne s'était toujours pas manifesté... La présence d'une personne étrangère l'avait peut-être dérangé plus à lui qu'à moi.
« Désolé mais je n'irais pas au commissariat tout seul, tu es la première personne agressée et il me faudra ton aide pour... » Hop la stop Hadrian ! Elle n'a pas besoin de savoir ça ! Pas la peine de faire ressurgir mon passé, la demoiselle n'avait pas besoin de savoir ce que j'avais vécu autrefois. « Non rien oublie. Ce que je veux dire c'est qu'ils auront besoin de ton témoignage et ce sera tout. Tu n'as vraiment pas idée à quel point ce gang est très dangereux. Il n'est d'ailleurs pas impossible qu'ils nous aient suivis et ils reviendrons à la charge, au moment où on s'y attendra le moins et quand on sera seul. Tu veux vraiment revivre cette situation une seconde fois ? Si c'est effectivement la première fois que tu as eu ce genre d'incident... » Je voulais la faire tiquer, voir sa réaction face à ma dernière remarque. Peut-être allais-je toucher un sujet sensible ? Mais la jeune femme m'avait simplement remercier pour le thé. Eh bien, le moins que l'on pouvait dire était que je ne manquait pas de remerciement.
C'était donc bien ça... La blondinette avait bien subis des agressions dans le passé... Son comportement en avait dit bien assez, plus que ses paroles. La voir s'enrouler dans le plaid en était la preuve... Elle cherchait plus à se protéger elle-même que du froid imaginaire. Fronçant les sourcils, je continuais de l'étudier sous toutes ses coutures en ajoutant ceci. « Tu as donc bien eu des attaques dans le passé... Qu'est-ce qu'on t'as fait pour que tu souffres autant... Argh saloperie ! » Ma curiosité à son égard s'interrompit aussi brusquement que les griffes de ma sale bestiole qui venait de se planter sur mes jambes. Cette abomination avait faim. Pourquoi je l'avais adopté ce chaton tout noir aux yeux orange citrouille d'abord ? Bon okay il était mignon il fallait l'avouer mais ces tours de bêtise je m'en serais bien passé cela dit ! Passant ma main sous son ventre, je l'avais déposé -peut-être pas très gentiment- sur les genoux de mon invité. « Trouve-toi un autre souffre douleur. Sale raton. » Miaou, fut sa seule réponse tandis que je me relevais une énième fois pour cette fois-ci, remplir sa gamelle qui effectivement était vide. Par ailleurs, c'était sans nul doute le moment rêvé pour Violet d'enfiler le short que je lui avait prêté sans que je la vois se changer, bien que ça ne m'aurait nullement dérangé en temps normal. Mais chacun à droit à sa petite intimité.️ 2981 12289 0
If I never knew you.Suède... Elle venait donc de Suède. Zut j'étais pas loin ! Mais elle précisait bien qu'elle n'y retournerait jamais. Intéressant... Voilà qui émoustillait ma curiosité et j'étais bien décidé à percer tous ses secrets. Quoi qu'il m'en coute. Cette femme m'intriguait pour une raison que je n'arrivais pas à m'expliquer moi-même et ça allait vite me rendre dingue. Son regard en disait long sur son malaise. Tantôt elle me regardait du coin de l’œil, tantôt elle m'évitait. Mais lorsque je lui avait déclaré qu'il fallait que l'on dépose plainte tous les deux ensemble, elle avait tourné la tête, visiblement peu emballée par cette idée. Que caches-tu donc jeune demoiselle ?... m’interrogeai-je. Mais je fut vite interrompue de mes songes lorsqu'une créature presque non identifié atterrit sur mes jambes pour me signaler son mécontentement. Déposant le petit monstre non sans scrupule sur Violet, je repartais dans la cuisine cette fois, pour nourrir ce petit diable qui n'avait pas tardé à me rejoindre pour s'empiffrer de seulement de deux trois croquettes. Non mais il se foutait clairement de ma poire celui-là par contre. Et en plus il osait me regardait de ses grands yeux orangés pour miauler. « Quoi ? Qu'est-ce t'as encore ?! » lui dis-je limite colérique. Il m'épuisait par moment mais il s'était simplement contenté de se frotter à mes jambes, de laper quelques gouttes d'eau et de repartir sur le canapé pour s'endormir paisiblement. Tranquille la vie de chat ici.
C'est alors que je vis la demoiselle près d'une fenêtre, murmurant quelques paroles. M'approchant pour mieux entendre ce qu'elle disait, je prenais tout mon temps d'un pas très feutré, presque à la manière d'un félin traquant sa proie. Tandis que je m'approchais, elle s'était retourné pour me demander si moi aussi j'allais lui faire du mal ou si elle pouvait être tranquille. Fronçant les sourcils de stupéfaction, pourquoi diable lui ferais-je du mal alors que je venais tout juste de lui sauver la vie ? Puis d'ailleurs, pourquoi rajouter le « toi aussi » sur le tapis. En fait lorsqu'elle avait prononcer ces mots, j'avais l'impression qu'elle n'était pas totalement avec moi. C'était comme si la blondinette était connecté à autre monde, un autre univers qui n'était pas le mien. Une fois arriver à sa hauteur, son regard s'était reporté vers l'extérieur et le bruit d'une poubelle qu'un chien errant venait de renverser la fit tressaillir. A tel point que, l'or de son mouvement de recul, son corps entier s'était percuté sur mon torse. Mes mains par réflexe, s'étaient très légèrement agrippé à ses bras. Mes doigts glissèrent très doucement sur toute la longueur de ses bras et de ses avants-bras, comme pour la rassurer de ma présence. Mon visage n'était qu'à quelques centimètres du sien, ma bouche presque accolé à son oreille, cette dernière pouvait très bien entendre ma respiration régulière. « Comment pourrais-je te faire du mal alors que je viens très certainement de te sauver la vie. » lui susurrai-je au creux de son lobe, inspirant par la même occasion son odeur aussi douce que... de la violette. Tendre ironie...
Ce moment aussi tendre que furtif, fut trop brusquement interrompue à mon goût lorsqu'elle reprit la parole. Me demandant qui j'étais, pourquoi je l'avais sauvée alors que je ne la connaissais pas mais encore comment j'avais bien pût mettre KO deux gaillards à moi tout seul. Soupirant en fixant le sol, je me détache de sa douce chaleur d'un pas en arrière, glissant mes mains dans mes poches. Et la voilà qui me faisait face dorénavant. Cette fois, c'était moi le plus mal à l'aise des deux. Contemplant ce sol sans intérêt, je lui déclarais ceci. « On a tous nos démons cachés. » Ni plus, ni moins. Je crois qu'en fait, l'avoir entendu hurler de la sorte, m'avait comme fait revivre le jour où ma mère avait disparu à tout jamais de ma vie. Alors j'avais du purement et simplement agir par instinct, sans trop réfléchir à la situation. Et là, la jeune femme osa enfin m'avouer ce qui la ronger, tout du moins une partie. Plongeant dans son regard brun, j'avalais soigneusement tous ses mots, ils avaient une saveur amer et de dégoût. C'était donc ça... Tous ces gestes et réaction qui la trahissaient... Violet avait déjà subi tout ça. Ma main, non sans que je lui demande et encore moins que je m'en rende compte, vint glisser sur son visage d'ange avant de retourner dans la poche d'où elle venait au départ. « Je ne te demande pas de raconter ton passé à la police, je te demande de parler de tes agresseurs de tout à l'heure. » Mais à moi tu peux tout me dire, avais-je envie de lui souffler. Mais je n'en fit rien, je n'avais pas besoin de savoir.
A croire que le temps s'était arrêté le temps d'un instant, nous étions là, debout l'un en face de l'autre, nos regards plongés au plus profond de chacun de nous deux, sans se lâcher. Impossible de dire ce qui m'avait piqué, mais mes bras furent ferme et la plaquèrent contre mon torse, mes mains plaqués sur son dos. Ma tête posée au-dessus de la sienne, cette étreinte était plus qu'étrange mais fut à la fois tendre et gênante. Nous deux, deux parfait inconnu, perdu dans les bras de l'autre. Bizarre... Mais il fallait le reconnaître, c'était plus qu'agréable. Difficile de dire combien de temps nous sommes restés ainsi mais je vins rompre cette harmonie presque parfaite en me raclant la gorge. « Bon, on verra ça demain... Tu comptes rester en culotte ? » Ni sourire, ni ton sarcastique dans mes propos, juste une simple question, car je m'étais retourné vers le canapé, agrippant le short et le lui donnai, tandis que je prenais le chat et le plaid dans mes bras pour m'allonger sur le canapé. « Au moins je suis sûr que tu ne dormiras pas ici. La chambre est de ce côté. » lui dis-je en pointant du doigt la dite pièce.️ 2981 12289 0
If I never knew you.Il m'était difficile de décrire cette sensation que j'avais pu ressentir lorsqu'elle avait percuté mon buste dans sa frayeur. Ni pourquoi mes mains avaient glissés le long de ses membres, aussi doux soient-ils. C'était à la fois nouveau et habituel. Comme si nous nous connaissions depuis toujours mais n'était-ce pas la situation qui faisait ça ? Ce sentiment de déjà vu et de réconfort. Même si j'étais habitué au vagabondage et aux histoires sans lendemain, à partir de cet instant précis je ne voulais rien de tout ça, alors par peur de l'attachement j'avais préféré rompre ce contact, à mon plus grand regret je le crains. De toute manière, au moment même où on se détachait l'un de l'autre, elle s'était retournée, semblant bien curieuse de savoir qui j'étais. Personne à vrai dire, tout du moins c'était ce que je voulais lui faire croire. La demoiselle souffrirait trop en ma présence mais je ne tenais pas à ce qu'elle reste dans ma vie, bien que c'était malheureusement trop tard. Je lui confiais que nous avions tous nos démons cachés, tandis que ma main glissait sur sa joue de la manière la plus douce qui soit en tentant en vain de la raisonner pour la plainte à la police. Sa réponse me fit froid dans le dos. Je n'en savait pas plus sur ce qu'elle avait vécu mais visiblement c'était bien trop douloureux pour le petit bout de femme qu'elle était d'en dire davantage.
De toute façon, nous étions tous deux fatigués et chacun d'entre nous n'allait pas en dire davantage quoi qu'il advienne. Donc soit, demain serait un autre jour après tout. Je ne dirais pas que je l'avais prise en pitié mais ses paroles m'avaient profondément touchés, c'était donc pour cette raison que je l'avais blottit contre moi. Comme pour laver ses souffrances dans l'instant d'une étreinte. Ce contact était bien trop plaisant et intemporel à mon goût, c'était pourquoi j'y avais mit fin aussi vite qu'il avait commencé. Mais son merci qu'elle avait glissé dans un souffle, m'avait fait chavirer l'espace d'un instant dans un autre temps. Cette étreinte était beaucoup trop belle pour être vrai. C'en devenait gênant sans l'être. Tandis que je m'allongeais sur le canapé muni du plaid et du chat par la même occasion, je lui indiquait non sans délicatesse, l'emplacement de ma chambre. Bien étrange d'ailleurs, qu'une femme ai le droit d'y entrer sans moi. Sauf qu'en y réfléchissant, la situation que nous venions tout deux de vivre, n'était en rien comparable a tout ce que j'avais pu vivre jusqu'ici.
Lorsqu'elle fut partie, je passais un bras au-dessus de mes yeux pour cacher mes émotions qui venaient frappés mon visage de plein fouet. Je souriais. Pour la première fois depuis des années, je souriais naïvement... C'était quoi ce putain de bordel encore ?! Ce fut toutefois de courte durée, j'arrivais toujours à rattraper mes émotions. Sans nul doute la fatigue après tout, je n'avais aucune raison d'être heureux aussi bêtement tout d'un coup. Une fois que ce sourire débile disparu de mes lèvres, je reposais mon bras sur mon torse, remontant le plaid, laissant ainsi mes pieds sans protection aucune. Pas très agréable. Mais le chat était très étonné de me voir ici et ce chenapan en profitait pour me donner des coups de queue, tout en tournant un peu en rond sur mon torse. Une fois installé, il cherchait des câlins, tout en ronronnant de plaisir. Il n'y avait que dans ses moments qu'il était adorable, la plupart du temps c'était un vrai démon qui saccageait tout sur son passage, une vraie tornade.
Sans crier gare, la blondinette revint pour me souhaiter une bonne nuit. Sans bouger, je la scrutais du coin de l’œil. Elle se tenait simplement les bras croisés sur l'encadrement de la porte, à me regarder. Qu'est-ce qu'elle avait soudainement ? Une envie de pisser ? C'est alors qu'elle renchérit que le lit était assez grand pour deux. Non mais non ! D'une, je ne céderais pas, parce que quand bien même j'irais la rejoindre dans le lit, il se pouvait très bien qu'elle s'éclipse et se mette dans le canapé. Auquel cas j'aurais perdu... Et je ne pouvais perdre, j'étais mauvais joueur et c'était au-dessus de mes forces ! De deux, au vu de ce qu'elle avait vécu, je ne pouvais lui infliger ma présence à ses côtés. Et si elle paniquait dans la nuit, parce qu'en se réveillant la première chose qu'elle verrait serait un parfait inconnu ? Non il valait mieux qu'elle reste seule et se réveille en douceur demain matin, c'était mieux pour tout le monde... Nous deux en tout cas... Le chat s'en fou après tout c'est pas son problème.
Lorsqu'elle reparti, mes mains frottèrent mon visage et je me maudis moi-même de ne pas lui avoir répondu tout en soupirant. « Bonne nuit... Violet. » Même si c'était trop tard et qu'elle ne m'avait pas entendu, c'était limite soulageant que cela sorte malgré tout. Me tournant sur le côté -le chat s'était barré rassurez-vous-, je me rendis soudain compte que sa tasse était toujours fumante sur la petite table basse. Bon et bien... Je n'étais pas du genre à laisser refroidir quelque chose... De toute façon il était impossible qu'elle se soit endormie, elle venait de me dire bonne nuit et que le lit était fait pour deux dans la même foulée. Laissant le plaid sur le canapé, j'agrippais la tasse en me dirigeant vers ma chambre. Ouvrant le plus délicatement possible la porte qui nous séparait, je la découvris dos à moi, recroquevillé sur elle-même. Tandis que je m'approchais à pas feutré, il m'avait semblé entendre mon prénom dans un murmure. Posant la tasse sur mon chevet, je glissais une seconde fois ma main sur sa chevelure puis sur son doux visage. « Violet ?... » dis-je soudain inquiet de la voir trembler de la sorte. « Tout va bien ? » Bien sûr que non pauvre abruti elle est prise de convulsion !
Ne sachant trop savoir quoi faire, je me contentais de la rassurer comme je le pouvais, notamment en lui caressant les épaules et en la massant légèrement. Devrais-je me faufiler sous les draps pour la rassurer et la coller contre moi ? Cela serait complètement absurde en y réfléchissant ! N'allait-elle pas davantage prendre peur si j'agissais de la sorte ? Merde quoi mec ! Elle tremble comme une feuille ! Faut la rassurer ! Tant pis si ses larmes mouilles ton tee-shirt t'es pas à ça près ! Il fallait admettre que cette petite voix intérieur n'avait pas tort... « Attends... Décale-toi s'il te plaît. » lui soufflais-je gentiment. Me glissant alors sous les draps a mon tour, je calais un oreiller le long de la tête de lit, lui permettant ainsi de poser sa tête sur mon torse si elle le souhaitait. D'un mouvement fluide, je prenais de nouveau la tasse et le lui tendis. « Tiens, bois un peu. » J'attendais patiemment qu'elle en prenne au moins une gorgée, redéposant cette dernière sur le chevet. Une fois qu'elle eut fini. Ma main glissait le long de son dos, de manière douce et tranquille pour tenter de canaliser ses tremblements.️ 2981 12289 0
If I never knew you.La demoiselle semblait régler comme un automate, se contentant d'obéir à mes demandes. Je lui demandais de se décaler dans le lit, elle avait bougé. Je lui demandait de boire un peu, elle buvait. Sans rechigner, ni poser de question. En revanche, le résultat était plus que concluant, ses tremblements semblaient s'être calmé. C'était déjà un bon début mais bien évidemment, pas assez suffisant. Quand elle eut enfin fini sa boisson, je prenais soin de bien déposer la tasse sur la table de chevet. Au moment où je revenais vers elle, nos regards se croisèrent. Je ne saurais dire combien de temps nous sommes restés là, nos âmes plongés l'une dans l'autre, comme si d'une certaine façon, nous arrivions à communiquer par un simple regard échangé. Quel était donc cette effet qu'elle avait sur moi ? J'étais bien trop fatigué pour me creuser la tête mais il était certain, que j'allais me pencher sur la question quand mon cerveau me le permettrait. Pendant ce temps, je tentais toutefois de mieux la cerner. La jeune femme avait du subir une sorte de traumatisme, dont j'étais encore dans l'incapacité de deviner. Il fallait dire qu'elle n'avait pas laisser beaucoup d'indice, mis à part qu'elle semblait l'avoir subi bon nombre de fois et par quelqu'un de bien précis.
Ses lèvres vinrent à bouger, me remerciant une énième fois. Pour toute réponse, je m'étais contenté de la regarder avec un bref sourire, en acquiesçant de la tête. La blonde posa sa tête sur mon épaule, sa main s'agrippant à mon tee-shirt, par peur peut-être que je m'envole ? Cependant, elle se redressa pour agripper la couette, la rabattant un peu plus haut sur nous deux. Dire que sa chaleur corporelle n'était pas agréable serait mentir, mais avoir glisser la couette sur nos corps, ne faisait qu'accentuer sa douce chaleur contre la mienne. En toute vérité, j'étais un radiateur, un sacré four même. Non pas que je transpirais au point de mouillé les draps mais je n'avais jamais froid. Je ne sais absolument pas ce que c'est d'être frileux, sans doute mes origines qui me faisaient ça ? Pour la deuxième fois, elle me glissait un bonne nuit dans un doux murmure entre la conscience et le sommeil qui commençait à l'emportait. Attendant sagement qu'elle plonge dans les bras de Morphée, je lui caressait du bout des doigts son épaule et sa tête. « Bonne nuit. » Et ce fut mon tour de plongée dans l'abysse.
Dans mon rêve, je courais. Fuyant, pris de panique comme si un démon me poursuivait. Je voulais atteindre cette maison, sombre et lugubre. En temps normal, personne ne voudrait s'y engouffrer mais moi je le voulais. Elle était là, elle m'attendait, elle hurlait mon nom, avec une voix emplit de souffrance et de désespoir. Je veux hurler, rien ne sort. Ma bouche s'ouvre en grand, je pleure et j'ai peur. Peur de la perdre une nouvelle fois. Finalement, pour une raison qu'on ne s'explique pas, on réussit à atteindre son objectif, mais c'est trop tard. Quand je rentre, le coup de feu est partit et elle est là, étendue sur le sol. Une mare de sang s'élargit doucement sous son corps prit de convulsion. Ses yeux bleues me fixent, triste et heureux. Triste de finir ainsi mais heureux que je sois la dernière personne qu'elle voulait voir. « Maman... » finis-je par dire. Je m'accroupis à ses côtés. Le décor change, il fait noir mais je peux clairement la discerner dans cette pénombre. Ses mains glissent sur ma joue. Ou mes joues ? J'entends mon prénom, ses lèvres bougent mais ce n'est pas sa voix à elle que j'entends. Et alors qu'elle sombre dans l'autre monde, je reviens à moi.
Je me sens cerner par les hanches, puis quelque chose touche mes joues. Par réflexe, mes yeux s'ouvrent en grand sur cette mystérieuse créature qui est au-dessus de moi à califourchon. Et pour une raison inexpliqué, une raison que je ne m'explique pas, sa présence ne m'est en rien dérangeante, elle est même apaisante. C'est en reprenant peu à peu mes esprits, que je me rendis compte que mes mains étaient sur ses poignets, par pur réflexe comme si j'avais peur qu'elle en vienne à m'égorger. Bien que je me doutais qu'elle n'en aurait ni la force, ni encore l'envie et l'idée. Dé-serrant peu à peu l'étreinte que je lui inflige, je continue de plonger mes yeux dans les siens. La jeune femme semble inquiète, aurais-je parler dans mon sommeil, mon hurlement que j'essayais tant t'extirper est-il sorti pendant que je cauchemardais ? Mes mains finissent par glisser sur ses cuisses nu de toute manière. Non pas que ma paume la toucher, seul le bout de mes doigts avaient le droit à cette légère étreinte.
« Je t'es réveillée ? » tentais-je un peu perdu et confus dans mes pensées. Doucement, mes mains remontèrent le long de ses jambes, lui faisant une légère pression sur ses hanches pour lui faire comprendre gentiment que je souhaitais me relever. Me redressant donc face à elle, nos visages s'étaient rapprochés de manière que je pouvais sentir son souffle contre le mien, nous échangions nos respirations pendant quelques instants. Ce fut tellement intense, aussi futile fut ce laps de temps. Je finis par m'assoir sur le bord du lit, mes mains frottant mon visage, puis se glissèrent sur mes cheveux en pagaille par ma nuit agitée. « J'vais voir le linge. » Me dirigeant donc vers la salle de bain, j'extirpais en premier ses affaires, pour ensuite les lui rendre sur le lit, tout en fermant la porte derrière moi pour la laisser tranquille. Il ne fallut pas longtemps de mon côté pour me préparer, l'attendant ensuite le long de la fenêtre de mon salon, scrutant la ruelle déjà bien animée en ce début de journée. La pluie avait cessé dans la nuit, ce qui était une bonne chose. J'en avais profité aussi pour vérifier que personne ne nous épier, mais visiblement, il n'y avait rien à signaler. Je me contentais simplement une fois de plus de l'attendre dans mon salon.️ 2981 12289 0