something wrong

Kaylee.
Sans le vouloir, je me mis à soupirer en repensait à tout ce qu’on avait traversé tous les deux. Ce n’est jamais facile de perdre l’être que l’on chérie le plus au monde. Moi, ça m’a tué à l’intérieur, mon cœur est devenu si sombre. J’en ai perdu la foi et ma foi en l’humanité. Mon quotidien était nuit, tout manquait de lumière et la seule façon pour moi de m’éclaircir était de descendre une bouteille… à en perdre la notion du temps. C’était le seul moyen pour moi de ne pas me foutre en l’air. Et puis il y a eu Kaylee.
Qui, meurtri, n’a jamais pensé se sauver en sauvant quelqu’un d’autre ? Une réponse négative serait mensonge. Kaylee, elle, elle n’a sauvé. Du moins, elle a réussi à rallumer la flamme qui s’était éteinte en moi. Elle est arrivée comme par magie à un moment où j’en avais le plus besoin, à un moment où je me tuais à petits coups. Au début, je ne voulais rien attendre à ce qu’elle me disait. Quelques fois, je lui ai même répondu qu’elle ne connaissait rien de ma vie et qu’elle n’avait pas à s’en mêler ou alors, qu’elle devait me laisser tranquille pour que je puisse me laisser mourir. De vraies heures sombres à débattre sur pourquoi je devais aller de l’avant alors que tout me tirait en arrière. Je ne lui en serais jamais assez reconnaissant de m’avoir botté le derrière alors que tout le monde me caressait avec le dos de la cuillère.

Je n’ai toujours pas ouvert son sms. Je fixe l’écran de mon téléphone, totalement perdu dans mes pensées. Ça faisait un bon moment que l’on ne s’était pas vu, ni même envoyé un foutu message. Je me demandais bien ce que disait ce sms. Est-ce qu’elle a des problèmes ou peut-être qu’elle veut seulement prendre de mes nouvelles ? Bizarrement, je craignais d’ouvrir ce sms. Cotton me regardait avec attention, comme si il attendait que j’ouvre ce putain de message. « Tu as raison Cotton. » Pourquoi ai-je attendu déjà ? Kaylee a besoin de me parler. Je répondis immédiatement par la positive. Il était hors de question que j’ignore son appel à l’aide, même si, au final, elle venait me parler de la pluie ou du beau temps.

La grille d’entrée se mit à grincer, Cotton releva la tête, intrigué. Tranquillement, il partit renifler le bas de la porte en remuant doucement sa queue. Toc-toc. Kaylee était là, devant mes yeux. Je me mis à la regarder comme si j’attendais ce moment depuis des mois. « Salut », répondis-je en souriant. Elle avait l’air…différente. Comme si son peps habituel s’était un peu fané. Cotton fit la fête à Chewie et tout le monde pénétra dans la maison. En attendant, j’avais préparé du thé marocain à la menthe qui refroidissait tranquillement sur la table basse du salon. Une fois assis, Kaylee révéla qu’elle avait beaucoup de choses à me raconter. « Je suis tout ouïe. », dis-je en servant le thé. Cotton vint s’allonger sur le canapé et posa sa tête sur les jambes croisés de Kaylee. Je voyais dans son regard quelque chose de fragile. « Dis-moi ce qu’il se passe, je vois bien que ça ne va pas ».