Je t'aime et je te hais.
Il y a bien longtemps, dans une galaxie lointaine, très lointaine... Non bien sûr que non je ne parle pas de Star Wars ! Mais bel et bien de l'histoire de Kaylee. Sauf que dans notre galaxie bien plus lointaine que celle du film sur notre bonne vieille planète Terre, est né il y a de cela maintenant vingt-quatre ans, notre petite héroïne de cette histoire aussi drôle que triste. Voici comment tout à débuté. Ses parents étaient tous les deux nés sur le sol Australien, issus l'un comme l'autre d'une famille aisée. Bien entendu, il s'agissait d'un mariage arrangé mais les jeunes gens étaient littéralement fait l'un pour l'autre, faisant naître par la suite, notre petite brunette sur le sol Américain. Très vite, un premier cri, de premières larmes mais deux sourires aimants de deux parents, comblés par l'arrivé du petit être auquel ils avaient promis tant de belles choses. Ils étaient venu tout deux, pour affaire à la base. Prenant finalement vite goût au pays, ils décidèrent d'y rester, pour garder les racines bien ancrées de leur premier né, Kaylee en personne. Cette dernière ne manquait de rien, faisant très vite comprendre qu'elle avait autant de caractères que la réputation des familles respectives de ses deux parents. Étant donné qu'elle était fille unique, difficile pour cette petite d'apprendre le partage. Elle chignait donc tout le temps quelque chose, que ce soit au magasin, dans un marché... La première chose qu'elle découvrait, qu'était jolie et qui bien entendu lui plaisait, hop il lui fallait tout de suite maintenant. Ils eurent beaucoup de mal mais son père comme sa mère lui firent vite comprendre qu'on ne pouvait pas tout avoir dans la vie, qu'il y avait des sacrifices à faire et que si on désirait quelque chose, il fallait l'obtenir, ça nous donnait un objectif, un but dans la vie. Mais franchement ? Vous croyez qu'une enfant à peine âgée de cinq ans pouvait saisir le sens de leurs paroles pleines de bonne volonté ? Non bien sûr que non, alors la petite fille faisait la moue, ça ne durait jamais très longtemps de toute façon car dès que son père lui ouvrait grand les bras, un large sourire s'affichait sur son visage enfantin et elle répondait à son étreinte en lui sautant littéralement au cou. Pour sûr, il n'y avait pas plus bel amour que celui de ses parents. Tous deux étaient passionnés par le théâtre, il leur arrivait d'emmener la petite Kaylee avec eux, tentant de lui faire aimer autant qu'ils appréciaient eux-mêmes. De suite, elle eût tôt fait de faire un caprice comme quoi le siège n'était pas confortable, piquant plusieurs crises au fait qu'elle s'ennuyait à mourir et qu'elle désirait rentrer immédiatement à la maison. Qu'elle honte pour ses parents... C'était la première et la dernière fois qu'ils l'emmenèrent. Déçus bien entendu et agacés par son comportement de petite fille capricieuse et impolie, ils la punirent de toute activité, pensant bien faire évidemment. En partie et d'un certain point de vue, oui. Car l'or de leur dernière sortie entre amoureux, laissant leur unique enfant puni à la maison avec la nourrice, ils eurent un accident de voiture à cause d'un poids lourd qui avait grillé un feu rouge. Aucun ne survécut au choc et moururent sur le coup. Devenant orpheline et n'ayant encore eu aucun droit d'héritage de leur fortune, ce fut son oncle qui avait lui aussi quitter l'Australie pour ce pays qui lui semblait prometteur, qui eût donc la part d'héritage de ses parents.
Léguée à ce dernier, aussitôt qu'elle découvrit son visage, Kaylee comprit de suite qu'elle ne porterait jamais cet homme dans son cœur. Qu'il semblait sans pitié, cruel et digne d'un film d'horreur avec ses oreilles décollées. Chou Farci qu'elle s'amusait à l'appeler d'ailleurs quand ce dernier lui sonnait les cloches et la traitait comme une moins que rien. Plus reconnue comme étant une esclave qu'une nièce aux yeux de ce dernier, c'était son "cousin", comme elle aimait l'appelé, qui l'avait prise sous son aile, lui enseignant tout ce qu'il savait sur les pratiques à faire dans un ranch. Ce dernier n'était pas vraiment son cousin, son oncle s'était rendu à un orphelinat et l'avait choisi pour sa grande taille par rapport aux autres garçons de son âge et sa force. Il n'était ni plus ni moins qu'un salarié à pas cher, simplement pour le bon plaisir de Chou Farci. Alors pour faire plus simple, il avait dit à Kaylee qu'il était son cousin, même s'il lui avait expliqué toute l'histoire. Cependant, cette vie ne lui plaisait bien évidemment pas et il rêvait secrètement de s'enfuir. Mais l'arrivée de ce petit ange à ses yeux lui avait fait changer d'avis, il allait rester pour elle, la soutenir dans cette épreuve. Kaylee prit très vite son cousin en affection, le suivant comme son ombre, s'appliquant à faire avec grand soin chaque tâche qu'il lui confiait. Au début qu'elle était arrivée, la petite fille s'était glissé dans ses draps, longeant les mûrs pour rejoindre ce dernier dans sa chambre, cherchant du réconfort auprès de quelqu'un qui la comprenait et qui pouvait l'aider à s'adapter. Elle avait besoin de beaucoup de réconfort, d'un soutien dans la perte de ses parents qu'elle continuait de chérir et auquel elle espérait que de là-haut où ils pouvaient surement veiller sur elle, seraient fiers de ce qu'elle devenait. Une petite fille douce, fragile, attentionnée dans ce qu'elle faisait et à l'écoute de son cousin si sage qui lui enseignait tant de choses. «
Viens vite, viens vite ! » S'était-elle écriée, empoignant de ses petites mains d'enfant l'avant-bras déjà bien musclé de son cousin. Interrogateur, il lui conseillait de parler moins fort, que si son oncle l'entendait, ils auraient des problèmes tous les deux. La petite n'y prêtait pas attention et tout enthousiaste qu'elle était, elle le suppliait de le suivre daredare. Contraint de la suivre, Kaylee lui fit alors découvrir la petite couvée d'une poule qui s'était nichée en haut des rounds de paille. Faisant attention de ses dix petits doigts, elle prit un petit poussin qu'elle cajolait délicatement, le collant contre sa joue aussi tendrement que possible. «
Regarde ! Ils sont trop mignons ! » Riant tous les deux, il n'y avait pas plus magique comme moment à partager que ceux-là. Lui conseillant de le remettre très vit près de sa mère, il lui intimait aussi de descendre prudemment mais rapidement, qu'ils avaient assez pris de retard comme ça et que si leur quota de travail n'avais pas était respecté, ils allaient en prendre tous les deux pour leur grade. Généralement, c'était souvent lui qui en prenait toutes les conséquences, car si Chou Farci osait levé la main sur sa cousine, il s'interposait jusqu'à que ce tyran cesse de violenter qui que ce soit. Et ça, l'adolescent avait de plus en plus de mal, à supporter les coups. Très régulièrement, il avait des bleus, de plus en plus gros chaque jour, à force de vouloir protéger son petit ange. Elle pleurait pour lui, énervant davantage son oncle qui le violentait encore plus. Alors elle avait fini par cesser de pleurer, plongeant son visage dans ses mains pour étouffer ses pleurs, dans l'espoir qu'il se prenne moins de coups par sa faute. C'est ainsi, qu'un jour de pluie, la petite Kaylee découvrit un lit vide, avec seulement une lettre qui lui était adressée à son égard.
« Ma chère petite Kay'.
Je me doute que tu dois te poser pleins de questions sur ce qui se passe, sur mon départ précipité et sans raison. Sache juste que j'ai eu l'opportunité de m'enfuir grâce à quelqu'un. Je sais que tu vas m'en vouloir, j'espère juste que tu peux comprendre ma décision, qu'au fond de toi tu ne m'en voudras pas, que le jour où on se reverra, tu pourras me pardonner cette trahison.
Avec tout mon amour, ton doudou. »
Rangeant la lettre bien soigneusement, de longs sanglots s'échappaient de sa cage thoracique, accompagnés naturellement de larmes de crocodiles. Alerté par le bruit, son oncle la découvrit accroupie sur le lit de son fils adoptif, hurlant de rage et se demandant où il pouvait bien être passé. La petite, tellement sous le choc de cet abandon, ne sut quoi dire et prit alors tous les coups que son aîné s'était jusqu'ici prit à sa place. Suite à ce départ tragique, une haine commençait à naître dans son cœur envahit par la tristesse. D'abord ses parents, puis son cousin... Qu'allait-il encore lui arriver après tout ça ? Avant de plonger dans une colère très prochaine, l'adolescente s'était liée d'amitié avec une jument noire que son oncle avait acheté dernièrement. Dès que ce dernier partait tous les après-midi Dieu seul sait quoi faire, Kaylee profitait de ce laps de temps pour chevaucher sa nouvelle amie à travers champs. Parcourant plusieurs kilomètres chaque jour, la brunette s'était retrouvée un nouveau pilier, tout aussi résistant que son prédécesseur, son cousin. Chaque foulée de son amie, lui faisait oublier tous ses soucis, lui redonnant espoir et sourire sur les lèvres. Plusieurs années s'étaient passés ainsi, les deux compères galopant à travers la propriété du tyran, profitant du vent qui venait fouetter leurs crins et cheveux devant leurs yeux ébahit par la beauté du paysage. Rien ne semblait les séparer, jusqu'au jour où il rentra plus vite que d'habitude et découvrit la diversion de sa nièce lorsque ce dernier s'absentait. Il patienta, attendant sagement sa vengeance qu'il dégusterait avec délice et amertume. Alors que Kaylee était songeuse tout en curant les écuries, un coup de feu se fit retentir, s'ensuivit la longue plainte déchirante de sa tendre amie. Abandonnant son travail, elle s'était précipitée au-dehors, constatant avec un déchirement au cœur qu'on venait encore une fois de lui enlever le seul être qu'elle était encore capable d'aimer et d'être aimé en retour. Courant à vive allure, sa conscience savait pertinemment qu'il n'y avait plus rien à faire pour la jument alors elle s'était précipitée sur lui, les yeux ruisselant de chaudes larmes. «
Connard ! Elle t'avait rien fait ! Salaud ! » Son poing s'était levé prêt à cogner contre cette ordure, toutefois il fut plus rapide et c'était son poing à lui qui s'était abattu sur son visage. Propulsée contre le corps sans vie de la jument qui se laissait vider de son sang, elle se retournait pour lui faire face, le regard rempli de haine, le fusil dorénavant pointé sur elle. «
C'te bourrique t'accaparera plus m'tenant. Alors fais ton travail, p'tite conne. » Cette fois, il n'y avait plus de place pour l'amour, la compassion et le pardon. Seul la haine, la tristesse et la colère rongeait et emplissait doucement le cœur de Kaylee. Oh oui, fini d'être sage et d'accumuler les coups, lui aussi paiera ses crimes, comme tous les autres bandits de son espèce.
Un soir, ce fut la goutte d'eau qui fit déborder le vase. Kay' lui avait répondu, que s'il n'était pas content de sa cuisine, il n'avait qu'à lui acheter des produits frais et de le faire lui-même. Sa main avait agrippé avec rage ses cheveux, claquant son visage contre le plan de travail. Le nez en sang, les oreilles qui bourdonnaient, son coude vint se loger dans les côtes de son agresseur, se retournant ensuite pour lui flanquer une droite sur son nez à lui aussi et un nouveau coup dans les côtes avec son genou. Ne traînant pas une minute de plus dans cette ferme, elle prit les clés du véhicule de son oncle et s'enfuit, loin très loin de ce tortionnaire. Roulant aussi longtemps que le réservoir d'essence le lui permettait, elle fut contrainte d'abandonner son moyen de transport et de continuer à pied, jusqu'à Seattle. Épuisée, anéantie par les coups de son tyran d'oncle, il l'avait suivi jusque dans la ville, l'agressant en pleine rue. «
Mais lâche-moi putain ! » «
Tu vas revenir sale garce ! » «
Plutôt crever ! » Alertés par le vacarme, des habitants avaient prévenus la police, cette dernière ne tardant pas à faire son apparition avant que l'oncle devenu fou, ne tue la pauvre Kaylee qui avait perdue connaissance sur le sol. Chou Farci fut condamné et Kaylee enchaînait les séances de psychiatre.
Découvrant de nouveau et petit à petit le monde extérieur, elle en avait été plus ou moins coupée depuis qu'elle s'était retrouvée chez son oncle. Elle avait bien suivi les informations à la télé mais n'avait jamais quitté le ranch jusqu'à qu'elle prenne la fuite ce fameux soir. Ne prenant clairement pas le bon chemin, elle fut très vite entraînée par une bande de bad boy, enchaînant les alcools les plus forts et les stupéfiants à portée de main. La police commençait elle aussi très vite à la connaître et nombreux étaient les psychiatres qui échouaient dans leur travail. Le seul moyen qu'on réussit à lui faire faire sans qu'elle ne fasse trop de bêtises, fut de devenir modèle photo. Cela n'empêcha pas la demoiselle de trouver un autre job secrètement dans une boîte de nuit, où elle exerce le rôle de stripteaseuse. Ayant selon elle trouvé sa voie, la petite brunette autrefois douce et attentionnée, était dorénavant devenue une petite rebelle sauvage et solitaire. A bientôt vingt-quatre ans, Kaylee est aussi débrouillarde que n'importe quelle autre personne de son âge. La vie ne lui fait plus peur désormais, elle se sent plus libre que jamais et heureuse malgré tout. Croquant la vie à pleine dent chaque fois qu'il lui en est possible. A présent bien installée à Seattle, elle ne compte plus quitter cette ville.