Tullamore, année mille neuf cent soixante-dix-huit, un certain vingt-sept octobre, naquis le premier enfant O'Leary, le très attendu petit Oscar. Très grande fierté de ses parents, ce petit bonhomme était à peine né, qu'il était déjà promis à de grande chose. Ses parents vivaient dans un somptueux manoir familiale, entièrement rénové. Il est vrai qu'ils aimaient tout ce qui était ancien, bien qu'il ne rechignait en rien contre la nouveauté. Lui était avocat de renom, elle était dans la finance. Deux métiers qui permettent à un si jeune enfant, de vivre avec une belle cuillère en argent de famille dans la bouche, transmise de génération en génération. Mais il n'en fut rien. Oscar bénéficier certes du confort que toutes personnes pouvaient rêver mais il n'en n'était rien. Il se devait d'être discipliné, à l'écoute de son prochain et ne jamais se vanter du mérite de ses parents. Chose qu'il a toujours très pris à cœur. Le petit garçon faisait toujours extrêmement attention à ce qu'ils faisaient, comme par exemple, se tenir droit, tout en ayant une allure de vrai gentleman. Il était la fierté même de la famille O'Leary et lorsqu'un soir, sa petite sœur vint elle aussi à voir le jour, ses parents furent d'autant plus fière qu'il prenait son rôle de grand frère très à cœur.

Certes, il y avait du personnel pour s'occuper du petit bébé, mais Oscar, durant ses temps libres, avait toujours un œil très attentif sur sa petite sœur qu'il aimait par dessus tout. Lui donner le biberon, lui changer ses couches, la bercer quand elle pleurait... Tout ça, il le faisait, en se disant que ça soulagerait peut-être un peu les nourrices alors qu'en réalité, elles étaient simplement attendri par sa petite tête d'ange fou d'amour pour ce petit être si fragile. Bien que ses parents n'étaient pas toujours d'accord, ils aimaient tout de même le voir si avenant et si responsable envers elle. Ils s'étaient même dit, que ça ne serait qu'une passe, que ce n'était simplement qu'un jouet à ses yeux et que tôt ou tard, il finirait bêtement par se lasser. Mais non ! Il n'en fut rien. Lorsqu'elle fut plus grande, qu'elle se faisait intimider par d'autres élèves, Oscar arrivait toujours à sa rescousse, en étant une vraie tête brulé et ne craignant pas les coups de poings s'il le fallait. Le petit garçon ne s'en sortait pas toujours vainqueur, ni très glorieux mais au moins, sa sœur savait qu'elle pouvait et pourrait toujours compter sur lui.

Les années ont passés, sa sœur ne se faisait plus intimider, et ça grâce à lui. Venait maintenant le temps, de penser à son futur et entre autre, à devenir neurochirurgien. Le jour où il l'annonça à ses parents, l'or d'un copieux repas, ces derniers ne pouvaient qu'être plus fière de lui. Sa mère en aurait pleurer de joie mais son père lui, se contenta simplement de sourire, simplement pour cacher sa fierté intérieure et pour paraître impassible. Sa vie d'étudiant était sans nul doute, la meilleure expérience et surtout l'époque, la plus agréable de sa vie. Il flirtait à droite et à gauche, mais ce n'était jamais quelque chose de très concret à ses yeux. Il préférait nettement avoir le nez dans ses bouquins, se concentrer sur ses examens, que d'avoir une amourette avec quelqu'un. Ce ne fut très certainement pas, la période la plus mouvementé de sa vie mais au moins, ce fut un véritable succès pour lui, que d'obtenir son diplôme et de pouvoir le fêter comme il se devait.

Tout le monde était tellement fière de ce qu'il avait fait et de qui il était devenu. L'hôpital le plus proche, n'avait d'ailleurs pas tarder à le contacter, pour lui proposer un post. Dès le lendemain il s'était présenté et fut directement embaucher, tellement il le trouvait enthousiaste, mais surtout très investi et sérieux, pour un jeune diplômé. Pour lui, rien de mieux ne pouvait arriver, sauf quand la femme de sa vie, débarqua un beau jour dans son bloc d'opération... Cette dernière, avait une petite tumeur au cerveau, qu'il fallait absolument enlever d'urgence. Cela lui avait prit plusieurs heures de concentration acharné. Voir une si jeune femme, dont ses mains possédaient plus ou moins le droit de vie ou de mort, était un grand fardeau pour lui. En temps normal, il faisait toujours de son mieux, donner son maximum mais là, pour une raison qui lui échapper, il désirait qu'elle vive, quoi qu'il puisse arriver. Après une bataille acharner, le dernier point de suture, signifiait la fin de cette mésaventure. A la fin de chacun de ses services, il passait la voir dans sa chambre, prendre de ses nouvelles. Comme à peu près à chacun de ses patients sauf que là, il aimait beaucoup la regarder dormir. Oui, dis comme ça, ça fait très pervers. Mais une chose naissait en lui, quelque chose auquel il ne pouvait rien contrôler. Il tombait amoureux d'elle. C'était stupide ! Il ne la connaissait même pas ! Il ne savait absolument rien d'elle, hormis son nom et son travail.

A son réveil, il était à son chevet, pour savoir comment elle se sentait, ainsi que d'autres infirmières. Oscar aimait beaucoup prendre soin de ses patients, savoir comment ils allaient et surtout comment ils se sentaient, si quelque chose les gênaient ou n'allait pas. Très peu de médecin prenait la peine de le faire, alors que lui, considérait que c'était tout de même très important. Il y mettait toute son âme, savoir que son dur labeur était dignement récompensé par une vie sauvé, lui embellissait le cœur et l'esprit. La demoiselle semblait un peu perdue, mais elle se portait bien. De fil en aiguille, ils continuaient de se parler, même après sa sortie de l'hôpital. Oscar aimait passer du temps avec elle. La jeune femme avait cette légèreté, que peu d'autres pouvaient possédés, une fraîcheur intemporel qui lui était propre et sienne. Bien que sa situation n'était pas aussi aisé que lui avait pu vivre, ils avaient néanmoins pas mal de point commun. De sorte, qu'une grande complicité s'était installé entre eux, jusqu'à que quelques temps plus tard, ils finirent enfin par se déclarer leurs flammes.

Le temps passa encore, avant qu'il ne se décide enfin, à lui demander sa main. Les deux familles furent d'accord et la cérémonie fut digne d'un conte de fée à l'un comme à l'autre. Tout se passait au mieux, pour le meilleur des mondes, surtout lorsque deux ans après leur union, elle vint à lui annoncer sa grossesse l'or d'un dîner aux chandelles pour fêter leur anniversaire de mariage. S'il n'avait pas était dans un lieu public, Oscar en aurait renversé la table pour la serrer dans ses bras et lui dire a quel point il était heureux et fière, d'être son mari, ainsi que le futur père de leur enfant. Il réussi à se contenir du mieux qu'il pouvait mais une fois chez eux, ce fut de la folie furieuse... Vous imaginez la scène quoi, eux deux, bien au chaud dans leur lit, nu comme des vers à célébrer cet événement comme il le fallait. Sauf que malheureusement, ce bonheur fut de courte durée...

Peu de temps après, la jeune femme fit une rechute. Sa tumeur avait réapparu. Pire encore ! Elle avait grossit ! Son état décliné tellement vite, que le bébé n'avait pas survécu. Oscar tentait du mieux qu'il pouvait de la maintenir en vie, il y mettait encore plus d'effort et de volonté que la dernière fois mais rien n'y faisait... Sa jeune femme avait beau essayé de se battre, la maladie était plus forte, plus résistante... Après un an d'un combat sans répit, elle finit par perdre la vie...

Ce fut l'effondrement total pour Oscar. Oh il n'avait aucunement des remords, dans le sens qu'il ne s'en voulait pas d'avoir échoué, il ne se mettait pas tous ses états, en se disant que c'était entièrement de sa faute. Bien que ça avait faillit lui traverser l'esprit mais il aurait aimé en faire plus, il se disait qu'il pouvait faire plus. Mais que le mal était fait, il connaît trop bien son métier, pour savoir que ce genre de situation est fréquent et que si les symptômes ne sont pas diagnostiqué dans l'immédiat, le déclin est généralement fatale. C'était dur pour lui, de revoir de temps en temps sa belle famille, ces derniers s'inquiéter de son état de santé. Même se balader en ville, revoir certaines scènes dans quelques rues, de lui et de sa bien aimée, était des souvenirs insupportable. Aussi, sa décision fut prise, il quitterait non seulement sa ville, mais surtout son pays et sa famille, pour une nouvelle vie.

Ce fut un choc pour tout le monde, mais tous savait parfaitement, que personne ne l'en empêcherait, son choix était fait. Dès l'or, il se mit à postuler un peu partout, jusqu'à trouver qu'un hôpital à Seattle, rechercher du personnel. Le jeune veuf ne tarda donc pas, prenant le peu d'affaires possible et parti, sans grand regret, mise à part laisser sa famille derrière lui.

Dorénavant, sa nouvelle vie est ici et il espère bien, pouvoir la reconstruire sans en avoir de nouveau le cœur brisé.